En plein milieu d'une belle vallée, dans les
Pyrénées, quatre éclairs
dorés apparurent
faisant fuir quelques oiseaux et autres petites bêtes
sauvages.
- Nous y voilà ! s'exclama Shura. Regardez comme c'est beau !
Il engloba le paysage d'un large geste.
- On est en France ou en Espagne là ? se renseigna Aphrodite.
- En Espagne... la France est de l'autre côté de
cette
chaîne de montagnes ! répondit le Capricorne en
montrant
une direction du doigt.
- C'est très beau ! approuva Saga en regardant tout autour
de lui.
- Bon... dit Angelo à son tour, c'est très beau
en effet, mais quelle direction on prend ?
- On va prendre ce sentier... répondit Shura. On en a
environ
pour deux heures de marche pour arriver à la cabane de
bergers
où on passera la nuit. Elle sert plutôt de refuge
en cette
saison...
- Deux heures ! s'exclama Aphrodite. Je vais avoir les pieds en
bouillie dans ces godasses !
- Ne commence pas à geindre ! le rabroua Angelo. C'est de la
randonnée en montagne qu'on va faire et donc il faut des
chaussures de marche ! Tu te rappelles de l'affiche du film
"à
la poursuite du diamant vert" qui disait : on ne court pas dans la
jungle en talons hauts...
- Très amusant ! fit semblant de rouspéter le
Poisson. Et
d'abord, je ne sais pas non plus marcher en talons hauts !
- Ah non ? Dommage... ironisa l'Italien, je suis sûr que
ça t'irait très bien !
- Vous feriez mieux d'économiser votre souffle pour marcher
!
intervint Saga qui savait très bien que ces deux
là
adoraient se taquiner.
Ils se mirent donc en marche en suivant Shura qui connaissait bien la
région pour s'y être entraîné
pour
l'obtention de son armure d'or. Les quatre garçons
étaient vêtus d'un short, d'un t-shirt et avaient
de
grosses chaussures de marche avec des chaussettes pour le plus grand
désespoir d'Aphrodite. Pour compléter cet
équipement, ils avaient aussi chacun un gros sac
à dos
sur les épaules.
Les trois chevaliers d'or, anciens assassins de l'ancien grand Pope
avaient gardés une relation amicale très forte
avec Saga
et celui-ci n'était vraiment à l'aise et
détendu
qu'avec eux trois. Bien sûr ils étaient tous amis
maintenant, mais... eux quatre, c'était particulier. Donc
lorsque Shura avait eu envie de faire ce petit retour aux sources dans
les Pyrénées, il avait tout de suite
pensé
à demander à ses amis s'ils voulaient
l'accompagner. Saga
et Angelo s'étaient empressés de dire oui,
toujours
prêts à partir à l'aventure hors du
Sanctuaire,
mais Aphrodite avait un peu hésité,
n'étant pas
très fan des efforts physiques qui font transpirer (nda :
bon
d'accord pas tous... je voulais parler du sport, des combats etc...)
puis finalement il avait décidé de partir avec
eux.
- C'est encore loin Grand Schtroumpf ? demanda le Cancer
- Non non, plus très loin... répondit Shura
(euh... petit souvenir des bandes dessinées des
Schtroumpfs...
vous vous rappelez de ce dialogue ? Je ne me souviens plus
où
ils vont mais ils en tous marre de marcher et ils n'arrêtent
pas
de poser cette question tous les dix pas... bon enfin bref...)
Cela faisait plus d'une heure et demi qu'ils avançaient et
le
chemin devenait de plus en plus caillouteux. Shura avançait
d'un
pas sûr et décidé avec Angelo
près de lui ou
juste derrière car ils discutaient tout en marchant. Ensuite
venait Saga et, un peu à la traîne, Aphrodite qui
trouvait
qu'il faisait trop chaud et qui avait mal aux pieds.
- Pas si vite, vous êtes de véritables cabris vous
!
- Ah non, le seul cabri ici, c'est Shura... répliqua
l'Italien
en riant. Et à tous les points de vue d'ailleurs, n'est-ce
pas
petit Capricorne ?
Soudain, le Suédois marcha sur une pierre qui roula sous ses
pieds le faisant tomber lourdement sur le sol. Les autres entendirent
la chute et surtout le juron en suédois qu'ils ne comprirent
pas
mais en devinèrent le sens. Saga fut le premier à
être près de son ami et il se pencha sur lui pour
l'aider
à se relever.
- Ca va ? Tu ne t'es pas fait trop mal ? s'inquiéta t-il.
Tiens assied-toi un peu sur ce rocher...
- Et bien Aphro, qu'est-ce que tu as fabriqué ? demanda
à son tour Angelo en les rejoignant.
- Tu t'es blessé à un genou en plus ! rajouta
l'Espagnol
en ouvrant son sac pour en sortir la trousse de premiers secours.
- Oh ce n'est rien ! dit le Poisson, c'est plutôt ma cheville
droite qui me fait mal...
Saga s'agenouilla devant lui et délaça sa
chaussure.
- Laisse-moi voir ça... Il retira la chaussure et la
chaussette
et passa délicatement ses doigts sur la cheville de son
compagnon : en tout cas ce n'est pas cassé et c'est juste
à peine enflé... Ca te fait mal quand je fais
ça ?
- Juste un petit peu...
- On aurait dû amener Mu pour les soins... déclara
le Cancer.
- Tiens, met lui cette pommade... intervint Shura en tendant un tube au
Grec, et ensuite tu pourras bander sa cheville... Il faudra aussi
désinfecter ce genou !
- Tu es un petit prévoyant toi dit donc ! remarqua Angelo en
faisant l'inventaire de la petite mallette. Euh... tu as des
préservatifs aussi ? rajouta t-il taquin.
- Oui... Quand on part en randonnée dans des coins
isolés
il faut vraiment tout prévoir ! répondit
l'Espagnol avec
un petit sourire.
- Surtout en compagnie d'Aphro ! railla l'Italien en
ébouriffant les boucles bleu ciel de son ami qui lui tira la
langue.
Pendant ce temps, Saga massait doucement la cheville du
Suédois.
- Tu me dis si je te fais mal...
- Non ça va... Tu as un toucher très doux et
très léger !
Le Gémeau leva les yeux et rencontra les yeux bleu azur
fixés sur lui. La beauté d'Aphrodite l'avait
toujours
troublé... peut-être ce petit
côté
féminin qu'il aimait souligner mais sans pour autant
paraître ridicule ou maniéré...
C'était un
garçon et il tenait aussi à le montrer ! Ce
contraste le
rendait très troublant et très sexy... Les doigts
du Grec
montèrent un peu plus sur la jambe bien galbée.
Shura et Angelo échangèrent un regard
amusé.
- Bon Saga... railla le Cancer, ça va peut-être
aller comme ça... Met lui la bande maintenant !
L'ancien grand Pope sursauta un peu et s'arracha difficilement du
regard d'azur. Il banda soigneusement la cheville blessée et
remit la chaussette et la chaussure sans la serrer. Puis il
désinfecta les petites coupures du genou.
- Je vais te porter sur mon dos... il est hors de question que tu
marches ! déclara t-il ensuite.
- Et moi je prends ton sac ! renchérit le Cancer.
- Mais non, se défendit le Poisson, je peux marcher
maintenant que ma cheville est maintenue...
- Tss tss tss... intervint Shura. Il a raison, il vaut mieux que tu ne
marches pas pour le moment ! On en a encore pour 30 ou 45 minutes avant
d'arriver au refuge, ça va être vite fait !
Ils firent donc comme ça et se remirent en route.
- Je ne suis pas trop lourd ? murmura le Suédois en posant
ses
lèvres tout près de l'oreille de son compagnon.
- Mais non, tu es un poids plume ! répondit celui-ci.
Il sentait les bras doux autour de son cou, le corps souple
pressé contre son dos et, juste au niveau de ses reins,
quelque
chose de plus dur qui l'affolait... Ne pas y penser, il ne fallait pas
y penser !
Un peu en avant marchaient Shura et Angelo.
- Passe-moi un peu le sac d'Aphro si tu veux... dit le Capricorne au
bout d'un moment.
- Non, ça va... répondit le Cancer. De toute
façon je suis plus costaud que toi !
L'Espagnol se retourna d'un air offusqué.
- Hey ! Pour qui tu te prends monsieur le macho italien !
- Ne te fâche pas ! Je ne dis pas que tu es moins fort en
tant
que chevalier... Je dis juste que tu es moins musclé que
moi,
c'est tout !
- Ca ne signifie pas que j'ai moins de force ! rétorqua
Shura. Regarde Aphro... et Shun !
- Bon d'accord... j'aurais pas dû te le dire comme
ça ! Je
voulais juste dire que je pouvais encore porter le sac ! Qu'est-ce que
vous êtes susceptibles les Espagnols !
- C'est vrai ! admit le Capricorne en souriant.
Angelo fixa les yeux noirs où le soleil de cette fin
d'après midi mettait des reflets violets, les courtes
boucles
sombres qui volaient autour du visage fin... Cela l'avait toujours
étonné que quelqu'un originaire du sud de
l'Espagne, de
la belle Andalousie, ait le teint si clair... il était juste
un
peu plus hâlé qu'Aphrodite !
- Tu sais, ce n'était pas une critique... s'entendit-il
dire. Je te trouve très... enfin, tu es...
- Oui... l'encouragea Shura charmeur, tu me trouves très
quoi ?
Angelo se demanda pourquoi il n'avait jamais remarqué
auparavant la voix veloutée de son compagnon.
- Tu es très bien comme tu es... répondit-il
troublé et un peu étonné de
l'être.
- Ce ne serait pas la cabane là-bas ? demanda la voix de
Saga à une dizaine de mètres derrière
eux.
- Je te retourne le compliment... dit le Capricorne à voix
basse. Puis tout haut : oui, nous sommes arrivés, c'est
là !
Au bout d'un petit quart d'heure, ils arrivèrent
à la
bergerie qui servait aussi de refuge de montagne. Saga reposa Aphrodite
sur le sol en lui recommandant de ne pas trop s'appuyer sur son pied
blessé.
- Merci... murmura ce dernier en déposant un baiser sur sa
joue.
Et c'est en sautillant sur un pied ou en boitillant sur les deux qu'il
fit le tour du propriétaire.
- Oh la la, ça sent très mauvais ici ! constata
t-il en frisant le nez.
- Oui, ça pu le mouton ! confirma Angelo.
- La chambre est en haut ! précisa Shura en escaladant un
petit escalier de bois.
- C'est plutôt un grenier qu'une chambre... constata Saga qui
l'avait suivi.
- Et plutôt des paillasses que des lits ! geignit Aphrodite
en
arrivant à son tour aidé par le Cancer. Il
s'assit sur
l'un des lits en grimaçant un peu.
- Pffff... c'était une mauvaise idée cette
randonnée ! soupira Shura en s'asseyant près de
lui. Tu
t'es foulé la cheville et ce refuge est nul ! Je suis
désolé...
- Mais ce n'est pas de ta faute ! le consola le Poisson en posant sa
main fine sur le bras de son voisin. Demain cette cheville sera
guérie...
- Et pour ce qui est de la cabane, on a connu pire, on va se
débrouiller ! renchérit Angelo qui
s'était
accroupi devant eux.
Son regard bleu cobalt rencontre le regard noir de Shura.
- C'est vrai, vous n'êtes pas trop contrariés ?
demanda ce
dernier en cherchant également l'approbation de Saga.
- Bien sûr que non ! le rassura celui-ci. Allez,
installons-nous pour passer une bonne soirée !
Ils redescendirent pour explorer un peu l'endroit. Ils
découvrirent une réserve de bois ce qui leur
permit
d'allumer la vieille cuisinière en fonte pour se chauffer et
préparer le repas. Ils trouvèrent un petit
assortiment de
conserves et choisirent de se préparer un petit
salé aux
lentilles.
- Il est très bien ce refuge ! J'ai aussi trouvé
du vin !
dit Angelo ravi en posant deux bouteilles sur la table de bois. Tu vois
qu'il y a ce qu'il faut finalement !
- Tu es gentil... dit le Capricorne. Mais ça il y a
longtemps
que je l'ai deviné, même si tu t'efforces de le
cacher...
Il était debout devant la cuisinière et touillait
le
petit salé aux lentilles pendant qu'il chauffait. Angelo
vint
derrière lui... tout près...
- Tu as deviné ça toi ?
- Oui... On se connaît depuis un bout de temps tous les
deux...
Shura se retourna vers lui: et je crois bien avoir deviné ce
qui
se cache sous ta carapace de petit crabe...
- Et... quoi donc ? demanda l'Italien comme hypnotisé par
les deux diamants noirs qui le regardaient.
- Et bien... tu es généreux, chaleureux,
fidèle en amitié...
- Et en amour, tu crois que je suis comment ?
- Aaaah... c'est une bonne question ! Il posa ses mains à
plat
sur la poitrine de son ami : je ne te connais que comme ami... pour le
moment...
Ils furent interrompus par Aphrodite qui redescendait de la chambre en
clopinant un peu.
- Shura, ne laisse pas le petit salé attacher au fond de la
casserole ! dit-il moqueur.
- Oups... fit l'Espagnol en se retournant vers le fourneau pour
recommencer à touiller.
- Où est Saga ? demanda le Poisson.
- Il prend le frais devant la cabane... répondit Angelo en
se
tournant vers lui. Mamma mia, Aphro... si tu sors dans cette tenue tu
vas mettre le feu aux broussailles environnantes !
- Wouah ! fit à son tour Shura, ça faisait
longtemps que
nous n'avions pas eu la joie de te voir dans ce petit
vêtement !
Aphrodite avait mis un t-shirt qui lui arrivait à
mi-cuisses...
Il était blanc à manches courtes, mais sa
particularité c'est qu'il était en maille filet
et
laissait voir la peau pâle du Suédois par les
petits trous.
- Vous croyez que c'est trop... léger ? demanda t-il aux
deux
garçons qui ne pouvaient s'empêcher de l'admirer.
- Oh non ! se récria Shura. Nous sommes sous le charme...
quant à Saga il va perdre la tête le pauvre chou !
Aphrodite leur fit un clin d'oeil et sortit.
- Ce garçon est vraiment... étonnant ! commenta
Angelo en le suivant des yeux.
- C'est le moins qu'on puisse dire ! répliqua le Capricorne
avec un regard appréciateur.
Saga était assis sur un gros rocher à quelques
pas de la
cabane et regardait le soleil se coucher entre deux sommets.
- C'est magnifique ! dit Aphrodite en s'approchant de lui.
- Oui, superbe ! renchérit le Gémeau. Son regard
bleu-vert se tourna vers son ami et il ne put s'empêcher de
le
regarder de haut en bas : il n'y a pas que le paysage qui est
captivant...
- Je te plais comme ça ? murmura le Suédois en
mettant
une main sur sa hanche et en faisant un petit tour sur
lui-même.
- Tu me plais quelque soit ta tenue... et ça ne date pas
d'aujourd'hui !
- Mais tu ne me l'as jamais dit... dit le Poisson en s'approchant de
lui.
- C'est que... je ne savais pas si j'étais digne de...
Aphrodite laissa provisoirement de côté son
numéro
de charme, s'assit près de son ami et prit ses mains dans
les
siennes.
- Stop ! Ne vas pas plus loin et regarde-moi... Moi aussi j'ai fait des
conneries dans ma vie, mais c'est le passé ! Et sache que si
il
y a bien une chose que je ne regrette pas, c'est de d'être
resté fidèle jusqu'au bout ! Ne te
dévalorise
pas... Tu es quelqu'un de merveilleux...
- Merci... Et tu as raison, c'est le passé... mais j'ai du
mal
à l'oublier ! Il serra les doigts fins dans les siens.
Pourtant
aujourd'hui, j'ose te dire que tu me plais beaucoup... et
même
plus que ça...
Leurs lèvres se rencontrèrent pour sceller cet
aveu...
- A table ou ce sera cramé ! cria soudain la vois d'Angelo
du pas de la porte.
Les deux amis se sourirent et se levèrent pour regagner la
cabane.
- Euh... je suis désolé, dit l'Italien, je vous
ai peut être un peu interrompu...
- Juste un peu... s'amusa Aphrodite. Mais ce n'est pas grave,
moi-même je vous ai interrompus tout à l'heure en
descendant ! C'est que ce n'est pas très grand ici...
- Heureusement qu'on se connaît bien tous les quatre !
rajouta
Shura, ce qui fait que c'est moins gênant si on... enfin vous
voyez...
- Tu veux dire si on voit Aphro avec un joli petit t-shirt à
trous trous avec rien en dessous ? plaisanta le Cancer.
- Hey ! J'ai un slip ! s'offusqua l'intéressé en
se
relevant de table pour leur montrer son petit sous-vêtement
blanc. Puis il se rassit.
- Attend j'ai pas bien vu ! dit encore Angelo en riant.
- En tout cas il m'avait l'air bien petit ce slip... rajouta le
Capricorne sur le même ton.
Saga les écoutait en souriant. Il avait toujours du mal
à
se mêler à ces échanges de
plaisanteries coquines
que ses trois amis avaient l'habitude d'échanger, mais il
aimait
bien les écouter... C'était leur façon
de se dire
qu'ils s'appréciaient ! Mais ce soir c'était
surtout
Aphrodite qu'il regardait et écoutait... Oh bien
sûr,
c'était toujours plus ou moins le cas, mais là,
ce soir,
c'était particulier... Il lui avait presque dit qu'il
l'aimait
et cela avait l'air réciproque... Un petit frisson parcourut
le
dos du Gémeau.
- Il était délicieux ce petit salé !
déclara Aphrodite lorsqu'ils eurent terminé de
manger.
- Oui, renchérit Shura, quand on pense qu'il a quand
même failli brûler deux fois !
Ils éclatèrent de rire tous les quatre. Puis le
Poisson se pencha vers son ami et dit tout bas
- Tu ne veux pas que je te prête un t-shirt comme le mien ?
Je
suis certain que ça plairait à Angelo... et de
plus
ça t'irait très bien !
- Oh non ! Ca te va très bien à toi... mais moi
je ne pense pas... c'est trop court !
- C'est fait exprès... reprit le Suédois, allez
viens essayer au moins...
Et le raisonnable Espagnol se laissa tenter et se leva pour suivre son
ami dans la chambre.
- On revient tout de suite ! annoncèrent-ils en montant les
escaliers.
- Oui, ben grouillez-vous, je sers le café !
répondit le Cancer.
Saga les suivit du regard.
- Qu'est-ce qu'ils mijotent tous les deux ?
- Quelque chose me dit qu'on ne va pas tarder à le savoir...
Pendant ce temps à l'étage.
- Je n'oserai jamais descendre comme ça... regarde c'est
trop
court ! disait Shura en tirant
désespérément sur
le t-shirt blanc en maille filet que lui avait
prêté
Aphrodite.
- Mais tu es super sexy comme ça ! se récria le
Suédois en tournant autour de lui. Tu as des jambes
parfaites,
tu peux les montrer !
- Si au moins il y avait autre chose que ce miroir rikiki pour se voir
! déclara le Capricorne. Non Aphro, tu es mignon mais je
vais
remettre mes vêtements...
- Dommage... dit une voix grave venant de la porte de la chambre.
Les deux chevaliers se retournèrent et virent Angelo,
nonchalamment appuyé au chambranle.
- Je suis d'accord ! approuva Saga près de lui. Cette tenue
légère te va très bien ! Puis il
s'approcha du
Suédois et le souleva dans ses bras : allez viens, on
redescend
un peu nous deux, mais tu as assez marché pour ce soir alors
je
t'emporte...
Ils sortirent pour laisser leurs amis seuls. Les prunelles bleu cobalt
de l'Italien parcoururent la silhouette fine et racée de
l'Espagnol qui rougit légèrement.
- Sers toi de mes yeux comme miroir... murmura t-il en venant tout
près de lui, tu y verras la beauté que j'ai
devant moi...
Shura se plongea dans les deux lacs bleus et y vit une douceur qu'il
n'y avait jamais vue auparavant.
- La douceur te va bien... dit-il d'une voix émue.
- C'est toi qui la fais apparaître et elle n'est que pour
toi...
Le Capricorne noua ses bras autour du cou de son ami et il sentit les
mains de celui-ci se poser sur ses hanches.
- Tu sais que tu dis de très jolies choses chevalier du
Cancer ? Tu ne m'avais pas habitué à
ça !
- C'est comme ça quand un Italien est amoureux !
Leurs lèvres se trouvèrent pour la
première fois
et leurs baiser fut tout de suite fougueux, à l'image de
leur
caractère respectif.
Saga et Aphrodite étaient donc redescendus.
- Ca manque de canapé ici... commenta le Grec en
déposant
délicatement son précieux fardeau sur le banc
près
de la table.
Mais le Suédois laissa ses bras autour du cou de son ami et
le retint.
- Non, ne me lâche pas ! Je veux rester dans tes bras... je
m'y sens bien...
Saga ne se fit pas prier et s'est lui qui s'assit avec Aphrodite sur
ses genoux. Ils se regardèrent quelques instants sans rien
dire,
puis le Gémeau se pencha et prit possession des jolies
lèvres roses qui s'entrouvrirent aussitôt pour
répondre à son baiser.
Pendant le quart d'heure qui suivit, il n'y eut pas d'autre bruit dans
le refuge que celui des baisers et des mots doux murmurés
tout
bas...
- Hé les tourtereaux là-haut ! cria Aphrodite.
Vous êtes décents ? On peut monter ?
- Il n'y a vraiment rien pour se coucher en bas ! rajouta Saga.
- Ben évidemment que vous pouvez monter !
répondit Angelo. La chambre est pour nous quatre !
- S'il y avait eu au moins un petit canapé, on serait
restés en bas... dit le Poisson en arrivant avec son
compagnon.
- Bah, on va se débrouiller ! assura le Cancer. On va mettre
deux lits collés l'un à l'autre de ce
côté
là de la pièce et les deux autres de l'autre
côté, comme ça !
Ils les installèrent aussitôt. Shura qui
était
redescendu farfouiller en bas, revint avec une corde et deux crochets.
- Et voilà ! On met un crochet là, l'autre
là, on
accroche la corde et on y suspend des couvertures pour faire un genre
de paravent ! expliqua t-il content de lui.
- Aaaah toi, tu as vraiment envie d'être tranquille ce soir
hein
mon biquet ? plaisanta Aphrodite en l'aidant à
étaler une
couverture sur la corde.
- Et bien oui, j'avoue... mais je suppose que toi aussi...
- En effet... mais même sans paravent, je l'aurais fait quand
même ! confia le Poisson. Je suis très amoureux de
Saga tu
sais... Mais on va essayer d'être discrets... conclut-il avec
un
petit clin d'oeil coquin.
- A l'impossible nul n'est tenu ! se moqua gentiment le Capricorne. Non
je rigole... moi aussi je suis amoureux et... tu connais les latins...
- Ils sont très expansifs ! intervint Saga en les rejoignant.
- Peut-être, mais méfie-toi des nordiques, ils
sont super chauds ! dit à son tour le Cancer.
- Tu as l'air très au courant toi dis donc ! s'offusqua
Shura en
le tirant vers le lit. Viens un peu m'expliquer ça !
- Même chose pour toi... dit le Poisson en refermant le
"rideau" et en entraînant le Gémeau sur leur lit.
Que ce soit d'un côté du rideau ou de l'autre, ce
petit chacun chez soi promettait d'être très chaud
!
Lorsqu'ils se décidèrent à se lever le
lendemain
en milieu de matinée, ils prirent leur petit
déjeuner et
remirent tout en place dans la bergerie, comme il l'avait
trouvé
en arrivant.
- Tu es sûr que ça va aller ta cheville ? demanda
Saga à Aphrodite en le couvant du regard.
- On aurait pu rester une journée de plus ci tu sais...
rajouta Shura.
- Non, vous êtes mignons mais ça va ! assura le
Suédois. Je n'ai presque plus mal ce matin et je ne boite
plus...
- Rien de tel qu'une bonne nuit blanche pour se remettre d'aplomb, hein
Aphro ? railla Angelo. Ce ne sont pas vraiment des cris de douleur
qu'on a entendu cette nuit...
- Aaah tu sais, parfois un peu de douleur en faisant l'amour ce n'est
pas désagréable... susurra le
séduisant Poisson.
Puis il lui donna une tape sur la tête : mais je sais que
cette
nuit je n'ai pas crié... on se réserve pour quand
sera
seuls !
- C'est vrai que c'était plutôt des
gémissements de béatitude... rajouta le
Capricorne en riant.
- Oh vous pouvez parler tous les deux ! s'exclama Aphrodite en riant
aussi. Amore latino... on s'en souviendra ! Mais on a appris plein de
mots en Italien et en Espagnol !
- E voilà, c'est reparti ! feignit de se lamenter Saga. En
tout
cas je constate que tout le monde est en forme malgré cette
nuit... euh... agitée...
- Et vous allez voir, la nuit prochaine on dormira sous la tente,
ça va être encore mieux ! rajouta Shura.
- Oui, et bien heureusement qu'on ne sera que deux par tente ! conclut
Aphrodite.
Et c'est plein d'entrain et de courage qu'ils se mirent en route pour
leur deuxième journée de randonnée
dans les
Pyrénées sous le chaud soleil d'Espagne.
FIN
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