Chapitre Unique |
Il faisait nuit noire lorsque Milo se réveilla. Comme d’habitude il avait très peu dormi et son sommeil avait été troublé de cauchemars. Il soupira et rejeta ses draps pour se lever. Pas la peine de rester au lit à ruminer… Il se vêtit d’un jogging noir, le même qu’il mettait depuis trois jours… Ensuite il décida de se faire une tisane et vint la boire devant la fenêtre de sa chambre, comme il le faisait souvent car de là, il avait une vue plongeante sur le cimetière du Sanctuaire… et comme d’habitude aussi les larmes lui vinrent aux yeux et coulèrent toutes seules. Et puis il tendit l’oreille… Un air de piano flottait dans l’air frais de la nuit, un air qu’il connaissait parfaitement pour l’avoir écouter des milliers de fois… «Tristesse», de Chopin… L’air préféré de Camus… Il ferma les yeux… Qui pouvait jouer du piano à trois heures du matin ? Il n’y en avait dans aucun temple à sa connaissance. Au palais du Pope peut-être… oui il y avait un salon de musique, mais même si quelqu’un avait joué, il ne l’aurait pas entendu jusqu’ici. Il posa son bol et sortit de chez lui, se laissant guider par la douce musique. Il descendit par le sentier qui courait le long de la falaise et se retrouva dans le cimetière. Ses pas le guidèrent tout naturellement vers la tombe du chevalier du Verseau… et toujours la mélodie flottait dans l’air, comme semblant venir de nulle part. Il s’assit sur le bord de la pierre tombale tandis que ses larmes coulaient silencieusement… - Pourquoi m’as-tu quitté mon amour ? Je ne peux pas vivre sans toi ! Je m’y efforce pourtant car je sais que c’est ce que tu aurais voulu… Mais chaque jour est une nouvelle épreuve et chaque nuit une nouvelle torture ! Partout j’entends ta voix, partout je crois voir ta silhouette élégante et fine ! Oh Gabriel mon amour, laisse-moi venir te rejoindre je t’en prie ! Le Scorpion posa son front brûlant sur la pierre froide de la stèle où était inscrit le nom de son ami, tandis que des sanglots lui déchiraient la poitrine. C’est alors qu’un vent très léger se leva… Non même pas un vent, plutôt un souffle, très doux, et qui accompagnait la douce mélodie de Frédéric Chopin… Milo sentit ce souffle sur son visage et ses cheveux, comme une caresse… - Je ne veux pas que tu viennes me rejoindre mon Mimi… Ton heure n’est pas venue et tu as plein de choses à faire ici… Le Grec releva la tête. Cette voix douce et posée, ce petit surnom qu’il était le seul à lui donner… - Camus… murmura le Scorpion en regardant autour de lui. Et il le vit, assis près de lui sur la tombe, dans son armure d’or du Verseau… Une aura blanche et légèrement scintillante l’entourait, ses longs cheveux bleu indigo ondulaient au vent léger et ses yeux saphir brillaient d’amour en le regardant. - Camus… Mon Dieu, c’est bien toi ? demanda Milo avec des sanglots dans la voix. Il tendit une main pour caresser la joue du Français, mais ne rencontra rien de concret… juste un petit brouillard frais qui entoura ses doigts. - Je ne suis pas vraiment là chéri, c’est juste mon esprit… expliqua le Verseau. - Pourtant je peux te voir… - Oui, mais nous ne pouvons pas vraiment nous toucher hélas ! - Je suis si malheureux sans toi ! dit le Scorpion. La vie n’a plus aucun sens, je n’ai plus envie de rien à part de te rejoindre… Le Français fit le geste de caresser les boucles bleu violet et Milo eut l’impression qu’une plume l’effleurait. - Il ne faut pas dire ça, tu te souviens que je t’avais demandé de veiller sur Hyoga à ma place… - Hyoga n’a pas besoin de moi ! Tu as vu les combats qu’il vient de mener avec ses amis à Asgard et au Royaume de Poséidon ? Ils sont aussi forts que nous maintenant et peut être même plus ! - Je sais tout ça, mais je ne parlais pas de ce genre de surveillance… Je voudrais que tu le guides dans sa vie privée aussi… dit Camus. - Mais il n'a que 16 ans ! Puis tentant un petit sourire : non, je devrais dire il a déjà 16 ans ! - Oui, et justement, c'est l'âge où l'on découvre ses besoins, ses envies et... ses sentiments... Enfin je veux dire ses sentiments amoureux... - C'est vrai et moi j'étais déjà amoureux de toi à cet âge là... Je te l'ai avoué juste avant que tu ne partes en Sibérie... Tu te souviens ? - Bien sûr ! Ca m'a un peu effrayé au début, mais en fait je t'aimais moi aussi... murmura le Verseau. Les larmes se remirent à couler des beaux yeux améthyste du Grec. - Ne pleure pas mon petit Mimi... le consola Camus. Oh je voudrais tellement pouvoir te prendre dans mes bras ! Le Scorpion essuya ses yeux en voyant les larmes envahir le regard de nuit de son ami. Il n'avait jamais pu supporter de le voir triste. - Moi aussi j'aurais aimé ma beauté ! Mais je suis déjà content de passer ce moment avec toi et je ne veux surtout pas le gâcher ! Revenons à ce que tu me disais : tu voudrais que je m'occupe de la vie privée de Hyoga... - Oui et même, si tu veux bien, de son... éducation sentimentale... dit le chevalier du froid avec un petit sourire. Milo ouvrit de grands yeux pleins d'étonnement. - Mais chéri... tu veux dire que tu souhaiterais que je... euh... couche avec Hyoga ? - Tu as bien compris mon coeur ! Je sais qu'il t'aime beaucoup depuis la Bataille du Sanctuaire et toi tu l'apprécies aussi non ? - Oui bien sûr... Il est très mignon et gentil et, par certains côtés il me fait penser à toi, mais je n'ai jamais pensé à ça ! - Tu serais le maître idéal pourtant pour lui ! murmura Camus. Mon bouillant, inventif, exubérant amour... J'ai tellement adoré faire l'amour avec toi ! Tu m'as appris des tas de choses merveilleuses, à moi qui étais un peu coincé dans ce domaine... - Je ne suis pas peu fier d'avoir réussi à te faire crier ton plaisir... le taquina Milo. Ils se sourirent amoureusement et avec une émotion presque palpable. - Je veux que tu vives ta vie mon Mimi, et si possible que tu la vives avec de l'amour ! - Mais c'est toi que j'aime et je t'aimerai toujours ! - Moi aussi je t'aimerai toujours mais pour toi, il faut que la vie continue... - D'accord, je vais essayer... soupira le Grec. - Merci mon amour... J'ai un petit cadeau pour toi avant de repartir ! Un papier couvert de notes de musique se matérialisa comme par miracle entre les mains de Milo. - Une partition ? "Tristesse" de Frédéric Chopin... lut-il en haut de la feuille. Dommage que je ne sache pas jouer de piano... - Demande à Shun, il en joue parfaitement... Il se leva. - Tu ne peux pas rester encore un peu ? demanda Milo. - Non chéri, je dois partir... Il se pencha et déposa un baiser sur les lèvres du Scorpion. - Oh je t'ai senti ! Merci mon Prince des glaces, ma beauté des neiges... Je t'aime Gabriel ! - Je t'aime mon Mimi... La silhouette du chevalier du Verseau s'estompa complètement. Milo se laissa à nouveau envahir par le chagrin et s'allongea sur la pierre tombale pour pleurer son amour disparu.
Combien de temps resta t-il là ? Peut être deux ou trois heures, car les premières lueurs de l'aube commençaient à teinter le ciel. Une caresse légère et douce réveilla le chevalier du Scorpion, tandis qu'un cosmos frais mais puissant l'entourait... un cosmos qu'il connaissait plus que bien... - Camus ? Il se redressa, un peu frissonnant du froid de la nuit passée sur la tombe. - Non, c'est Hyoga... répondit une voix jeune, en français mais teintée d'un charmant petit accent russe. Il rencontra les yeux bleus, si clairs et si transparents du jeune Russe qui le regardait avec un peu d'inquiétude. - Hyoga... mon Dieu, je viens juste de me rendre compte combien ton cosmos et celui de Camus étaient identiques maintenant ! Tu es son égal après tous les combats que tu as menés ! - Oh non je ne serai jamais son égal ! dit le Cygne. Je suis un chevalier des glaces c'est sûr, mais lui c'était LE chevalier des glaces ! - Tu l'aimes autant que moi... remarqua Milo avec un petit sourire. - Oui, il me manque énormément à moi aussi ! Mais tu trembles de froid, viens il faut rentrer ! dit doucement le Russe en l'aidant à se lever. - C'est moi qui suis censé m'occuper de toi et pas le contraire... - Alors disons que nous nous entraidons... Tu sais, avant de venir ici, je suis passé à ton temple avec des croissants tous chauds... Je me suis réveillé très tôt et je voulais prendre le petit dej avec toi ! Tu n'étais pas là et... c'est alors que j'ai entendu une mélodie jouée au piano... Ca semblait venir d'ici et j'ai pensé que tu y étais... Milo lui montra la partition. - Tu l'as entendue toi aussi ! C'est étrange... C'est Camus qui vient de me la donner... Je l'ai vu Hyoga, il était là et il m'a parlé... - Je te crois sans aucun problème ! assura le Cygne. Les chevaliers d'or décédés nous sont apparus très souvent pendant nos combats, pour nous conseiller et nous aider ! Ils remontèrent le petit sentier jusqu'au temple du Scorpion. - Si tu le permets, je vais faire du feu et du café... proposa Hyoga. - Fais comme chez toi, moi pendant ce temps je vais aller prendre une douche rapide et me changer ! - Cela t'a fait du bien de voir Camus n'est-ce pas ? s'amusa le Russe. Je commençais à désespérer de te voir toujours avec ce même jogging noir ! - Oui cela m'a fait un bien fou ! J'ai même senti ses lèvres lorsqu'il m'a embrassé avant de partir ! - Alors tu n'iras plus passer les nuits sur sa tombe en pleurant j'espère... - C'est ce qu'il m'a dit aussi... mais là, je ne promets rien... Il entra dans la salle de bain, tandis que Hyoga commençait à allumer le feu dans la petite cheminée.
Une vingtaine de minutes passèrent et, lorsque le Grec ressortit de la salle de bain vêtu d’un peignoir en éponge blanc, ses longues boucles encore humides, il trouva la table du petit déjeuner fin prête tandis qu’une bonne odeur de café flottait dans la pièce. - Tu n'as plus froid ? demanda le Cygne en servant le café fumant. - Non ça va... et puis ce délicieux café va finir de me réchauffer ! Ils mangèrent quelques instants en silence, puis Milo reprit : mais dis moi, tu te réveilles toujours aussi tôt ? - Oui souvent, je ne dors pas très bien depuis notre retour du Sanctuaire sous-marin... D'habitude je m'efforce de rester au lit mais là, en entendant cette musique, c'est comme si j'avais su qu'il fallait absolument que je vienne te voir... - Et pour les croissants ? le taquina Milo. - Ah là, c'est autre chose, j'ai mes entrées aux cuisines du palais ! - Aaaah, un mignon petit cuisinier ? - Non, juste parce que j'y accompagne souvent Seiya quand il a un creux ! répondit le Russe en riant. Le Scorpion trouva ce rire clair et frais et il repensa à ce que lui avait demandé Camus... Un petit sourire étira ses lèvres... - Avec Camus, nous avons un peu parlé de toi tout à l'heure... commença t-il. - Je sais qu'il t'avait chargé de veiller sur moi... Et c'est ton sang qui a ranimé mon armure... - Oui, mais là, il m'a demandé de... Il hésita quelques secondes : de faire ton éducation sentimentale... - Mon éducation sentimentale ? - Oui, ce sont ses propres mots... - Mais... est-ce que ça veut dire que toi et moi on va... euh... coucher ensemble ? demanda le jeune homme en rougissant et en ne semblant pas en revenir. - Et bien... ça me semble être une partie importante de cet enseignement... répondit le Grec, amusé de l'étonnement de son compagnon. Mais peut être que tu préfèrerais avoir à faire à quelqu'un d'autre, auquel cas tu peux me le dire... - Non ce n'est pas ça, je... je te trouve très... bien... Il rougit à nouveau. C'est juste que je me demande comment ça se fait que Camus ait pensé à ça... - Peut être qu'il pense que cela fait partie d'une éducation complète et... s'il était resté en vie je pense qu'il te l'aurait enseigné lui-même... - Mais vous étiez amants tous les deux ! Tu crois qu'il aurait ... - Il ne l'aurait pas fait en cachette de moi, ça c'est certain ! Mais je crois qu'il aurait voulu le faire lui-même car tu étais très important pour lui, et tu l'es toujours d'ailleurs, même dans la mort ! Et... peut-être qu'il m'aurait demandé de venir aussi... Hyoga rougit de plus belle ce qui fit rire le Scorpion. - Toi ça a plutôt l'air de t'amuser ! râla le Russe en cachant ses joues dans ses mains. - Il y a certainement plus désagréable comme corvée ! dit Milo. Mais tu sais nous ne sommes pas obligés de commencer aujourd'hui... Et puis si tu ne veux pas, je comprendrais et Camus aussi... Le Cygne s'accouda à la table, le visage toujours dans ses mains et plongea son regard clair dans celui de son aîné. - Je n'ai jamais dit que je ne voulais pas... avoua t-il à voix basse. Ils terminèrent les croissants jusqu'à la dernière miette puis débarrassèrent la table, un peu pensifs tous les deux. Puis Milo prit la partition que lui avait donnée le Verseau. - Camus m'a dit que Shun savait jouer du piano... - Oui, il est même très doué ! affirma Hyoga. Tu veux qu'on aille le voir ? - Oui ce serait bien... Je vais m'habiller ! Il disparut dans sa chambre et revint cinq minutes plus tard vêtu d'un jean bleu et d'un t-shirt blanc qui faisait joliment ressortir son bronzage et moulait parfaitement son buste. Hyoga ne put cacher un regard appréciateur et rougit encore en voyant que le Grec s'en était aperçu. - Allons-y ! dit ce dernier sans faire de commentaire ce dont lui fut reconnaissant le jeune chevalier. Ils grimpèrent d'un bon pas les marches qui menaient au palais. Ils traversèrent rapidement le temple vide du Capricorne mais ne purent s'empêcher de s'arrêter dans la onzième maison du Zodiaque où flottait toujours un petit air frais... Milo sentit ses yeux se remplir à nouveau de larmes en traversant ce temple toujours habité par l'esprit de son amour. - Quand je pense que c'est moi qui... commença le Russe d'une voix tremblante de larmes. - C'était son souhait ! l'interrompit Milo en se ressaisissant et en le prenant par la main pour l'entraîner au dehors. Ca tu ne dois jamais l'oublier, ni moi non plus ! Ils traversèrent le temple du Poisson, silencieux lui aussi et arrivèrent avec soulagement au palais où habitaient pour l'instant, seulement Saori puisqu'il n'y avait plus de grand Pope et les cinq chevaliers divins qui y avaient leurs chambres. - Peut-être que Shun dort encore... dit Milo en montant à l'étage avec Hyoga. On a tendance à oublier qu'il n'est que 7h30 !
Arrivé devant la porte de la chambre d’Andromède, Hyoga frappa doucement et, n’obtenant pas de réponse il ouvrit et entra, faisant signe à Milo de le suivre. - Tu sais, la partition peut attendre… murmura le Scorpion en refermant la porte. - Non, viens… de toute façon, je voulais te montrer quelque chose… répliqua le Cygne tout aussi bas. Il s’approcha du lit du côté où dormait Shun et s’agenouilla sur le sol, accoudé au bord du matelas. Andromède était allongé sur le côté et quelques boucles vertes retombaient sur son visage. Le Russe les repoussa d’un geste délicat et se pencha. - Shuny… coucou bébé… ouvre tes jolis yeux… Andromède soupira et, encore à moitié endormi, sortit ses bras de dessous les draps pour les nouer autour du cou de Hyoga. - Bonjour chéri… embrasse-moi… dit-il d’une voix encore toute ensommeillée, en entrouvrant juste les yeux. - C’est… que nous ne sommes pas seul mon ange… dit tendrement le Cygne en déposant tout de même un petit baiser sur les lèvres de son ami. Milo est là aussi… - Milo ? s’exclama le jeune Japonais en lâchant Hyoga et en se redressant un peu. Euh… bonjour… rajouta t-il en apercevant le Scorpion qui les regardait avec un petit sourire. - Bonjour Shun… Ce n’est que moi, ne t’inquiète donc pas de la charmante réaction que tu as eu… Puis se tournant vers Hyoga : tu aurais pu me le dire quand même ! - Oui, excuse-moi, j’aurais du… Il grimpa sur le lit à côté d’Andromède : c’est que, personne ne le sait encore tu vois… - Et ça dure depuis combien de temps entre vous ? - En fait, on s’en est rendu compte pendant le Bataille du Sanctuaire, dans le temple de la Balance… - Ah oui, le temple de la Balance ! s’amusa Milo en s’asseyant de l’autre côté de Shun. Je parie qu’il s’est passé plus de choses que ce que vous avez raconté ! - On a tout raconté, sauf… le baiser… avoua Shun en enfouissant son visage dans les cheveux blonds du Russe qui le serra contre lui. - Et après on a été repris dans tous les combats et on n’a plus eu le temps ni l’occasion d’en reparler jusque il y a deux semaines quand on est revenus du Sanctuaire sous-marin… expliqua le Cygne. - Je me demande si c’est pour ça que Camus m’a demandé ça… dit le Grec d’un air pensif. - Camus ? s’étonna Shun. Mais comment… Et Milo raconta à Andromède sa rencontre avec le Verseau, ce que celui-ci lui avait dit, puis l’arrivée de Hyoga… - J’aurais tellement aimé voir Camus ! s’émut tout de suite Shun. Il s’essuya les yeux : qu’est-ce que vous allez faire alors ? Le Scorpion regarda les deux jeunes gens enlacés. - Et bien… je pourrais peut être faire votre éducation amoureuse à tous les deux… suggéra t-il avec un sourire coquin. A moins que vous n’en n’ayez plus besoin… D'ailleurs, je crois que je vais vous laisser... Il fit le geste de se lever mais Hyoga le rattrapa par le bras. - Mais attend ! Qu'est-ce qui te dit qu'on n'a pas besoin de toi ? - C'est vrai ! renchérit Shun. Tu sais, on n'a jamais... euh... rien fait... A part des petits bisous... Et encore vite fait ! Hyoga passe me voir le matin de bonne heure avant que les autres soient levés... Il reste cinq minutes et il repart... - Oui et d'ailleurs j'en ai assez de venir te faire un bisou à la sauvette ! Il va falloir qu'on leur dise... dit le Cygne. Puis à Milo : mais tu voulais demander à Shun de jouer le morceau de Camus il me semble ? - Vous êtes vraiment mignons tous les deux ! sourit le Scorpion. Pour la musique, ce n'est pas urgent, je peux revenir... - Mais non ! affirma Andromède. Je peux voir la partition ? Milo lui la lui donna : Oooh "Tristesse" de Chopin ! J'adore ce morceau, il est magnifique et si nostalgique ! Allez, vous me donnez cinq minutes pour m'habiller et on va au salon de musique ! - D'accord, on t'attend en bas ! approuva Hyoga. Il sortit de la chambre avec Milo et ils descendirent l'escalier de marbre. - Il est vraiment adorable ton petit Shun ! lui glissa le Grec à voix basse. - Je suis plus que d'accord et c'est pour ça que nous allons le dire rapidement aux autres... pour pouvoir nous aimer sans se cacher... J'ai très envie de... enfin de plus, tu vois ce que je veux dire... - Oh je vois très bien ! s'amusa le Scorpion. Et je te comprends... Ils attendirent à peine dix minutes que Shun les rejoigne, puis ils se rendirent au salon de musique où le jeune Japonais s'assit devant le piano... Hyoga s'y accouda juste en face de lui et Milo s'appuya au mur près d'une fenêtre. Puis Andromède commença à jouer et, presque instantanément les larmes envahirent les yeux du Grec. Il se retourna vers la fenêtre et appuya son front sur la vitre... Cette musique, c'était tellement de souvenirs qui affluaient dans sa tête ! Les soirées passées avec Camus dans un temple ou dans l'autre, ou dans la cabane en Sibérie devant le feu de cheminée... Les notes de musique glissaient sur son chagrin comme un baume apaisant... Le morceau se termina mais le chevalier d'or ne bougea pas. Shun et Hyoga échangèrent un regard et s'approchèrent de lui... - Ca va ? demanda doucement le Russe d'une voix émue en posant une main sur son épaule. Le Scorpion secoua ses boucles bleu violet. - Je n'arriverai jamais à vivre sans lui... murmura t-il en redressant la tête. Shun se glissa entre lui et la fenêtre et l'entoura de ses bras. - Mais si, tu verras... Le temps fera son oeuvre et adoucira peu à peu ta peine... Et puis, nous sommes là Hyoga et moi... nous t'aiderons de notre mieux ! Cette voix douce et calme eut un effet bienfaisant sur les nerfs de Milo. Il rencontra le regard vert, pur et brillant comme des émeraudes... - Merci à vous deux, vous êtes des amours... Puis à Shun : tu joues merveilleusement bien du piano...
Ils passèrent la journée tous les trois dont une bonne partie de l'après midi sur la plage, à parler en lézardant au soleil. Il était 18 heures lorsqu'ils décidèrent de remonter en faisant un petit détour par le cimetière car Shun avait cueilli une brassée de fleurs sauvages. Il en mit bien sûr sur la tombe de Camus, mais aussi sur celle de Shura, d'Aphrodite, de DM et de Saga. - C'est tellement mignon de penser à tout le monde... commenta Milo attendri. - Quelles qu'aient été leur vie, leurs idées, leurs convictions, ils sont morts tous les cinq maintenant... dit Andromède tristement. Et je n'oublie pas non plus les chevaliers d'argent... rajouta t-il en jetant un regard vers un autre coin du cimetière. - Tu as raison... dit le Grec. Moi, égoïstement, je ne fleurie que la tombe de Camus, pourtant j'aimais beaucoup Shura aussi... Et même Deathmask et Aphrodite, on ne s'entendait pas mal quand on est arrivés au Sanctuaire, c'est par la suite qu'ils ont changé ! Et puis finalement, moi aussi j'ai été un assassin... Et je me souviens aussi de Saga à cette époque là, il était un peu comme notre grand frère à tous avec Aioros... - Ne t'en veut pas, moi aussi j'ai tendance à ne penser qu'à Camus lorsque je viens ici ! avoua le Cygne. Je crois qu'il n'y a que Shun pour avoir une telle générosité ! Merci de nous rappeler à l'ordre mon ange... Andromède les prit chacun par un bras et sourit. - De rien ! Et si nous allions dîner maintenant ? - Tu viens avec nous au palais n'est-ce pas ? affirma plus qu'il ne demanda Hyoga en se tournant vers Milo. - Oui, ça fait longtemps que je n'ai pas dîné avec tout le monde ! Ils entrèrent dans la salle à manger où tout le monde était réuni. Il y avait là Seiya, Ikki, Shiryu et les chevaliers d'or : Mu, Aldébaran, Ayor et Shaka. - C'est là qu'on se rend compte qu'il ne reste plus grand monde... murmura Milo en s'installant près de Shaka. - Oui... dit simplement celui-ci. Seiya se tourna vers Shun et Hyoga. - On ne vous a pas vus de la journée tous les deux, vous étiez où ? - Oh pas très loin, on s'est baladés et on a passé un bon bout de temps sur la plage ! répondit Hyoga. Personne ne fit de remarque au Scorpion car ils étaient habitués à ce que celui-ci s'isole dès qu'il en avait l'occasion aussi furent-ils agréablement surpris de le voir parmi eux ce soir. - Nous sommes contents de te voir Milo ! lui dit d'ailleurs Aldébaran. - Merci Aldé, c'est gentil... Je suis désolé de vous avoir évité ces derniers temps, mais j'avais besoin de solitude pour me regrouper... - Nous l'avons bien compris, ne t'en fait pas ! assura Mu. - Mais pendant tout ce temps nous avons toujours gardé un oeil sur toi ! dit à son tour Ayor. - Vous m'avez espionné ! s'offusqua le Scorpion. - C'était juste pour te protéger au cas où... dit doucement Shaka. - Et d'ailleurs on a failli intervenir deux ou trois fois je ne te le cache pas ! rajouta le Lion. Milo regarda ses cinq compagnons et eut un petit sourire. - Et bien... en effet il y a eu des moments difficiles où j'ai bien cru perdre la boule... Mais... Camus lui-même m'a interdit de faire des bêtises... Un petit silence plana sur la table. - Et aujourd'hui, si je ne m'abuse, Shun et Hyoga ont pris le relais... plaisanta le Taureau. - En garde plus rapprochée... enchaîna Ayor sur le même ton. Le Scorpion haussa légèrement les épaules sans pouvoir s'empêcher de repenser à cette éducation très spéciale que Camus lui avait demandé de donner à son ancien élève et qu'en plus cela n'avait pas eu l'air de déplaire à ce dernier, non plus qu'à Andromède à qui ils en avaient parlé le matin même... - Hyoga et moi nous pleurons la même personne... dit-il à voix basse. - Nous le savons bien... reprit le Lion. C'était juste une bêtise pour essayer de t'amuser ! - Je suis difficile à amuser depuis quelques temps, mais ça va revenir je vous le promets... les rassura Milo. Le repas se poursuivit avec des discussions diverses et variées. - Tu es bien silencieux Shun... dit soudain Ikki à son jeune frère. - Oui, je... c'est que je réfléchissais à quelque chose que je dois te dire... Il échangea un regard avec Hyoga et posa sa main sur la sienne. Enfin que nous devons te dire Hyoga et moi... et ainsi qu'à tout le monde d'ailleurs... Tous les regards se tournèrent vers les deux garçons, le plus curieux étant bien sûr celui de Phénix. - On vous écoute... dit-il, les sourcils légèrement froncés. Andromède serra un peu plus la main du Cygne qui lui rendit son étreinte. Ce dernier préférait que ce soit son ami qui commence à parler, à cause d'Ikki... - Et bien voilà... Il regarda plus particulièrement son frère : Hyoga et moi, nous nous aimons... Le froncement de sourcils de Phénix s'accentua, tandis que ses yeux gris regardaient les deux jeunes chevaliers... Puis il tourna légèrement la tête et rencontra le regard bleu de Shaka. Presque instantanément son visage se décrispa et un léger sourire flotta sur ses lèvres. - Et bien... je vois que tout le monde attend ma réaction avant de dire quelque chose ! railla t-il. Puis s'adressant à Shun et à Hyoga : A dire vrai je ne sais pas si c'est surprise pour quelqu'un ici... Enfin je parle surtout pour Seiya, Shiryu et moi... après tous les combats que nous avons menés ensemble on commence à vous connaître ! Il caressa les cheveux de Shun : Arrête de broyer la main de ce pauvre Hyoga ! Ce serait dommage, il peut en avoir besoin... Allez détendez vous ! Qu'est-ce que vous pensiez que j'allais dire ? - Justement, on ne savait pas trop... avoua le Russe soulagé. Merci Ikki... - Oui merci ! enchaîna Shun en embrassant son frère. Je suis si heureux que tu sois d'accord ! - Si je ne l'avais pas été, ça n'aurait pas changé grand chose, non ? demanda Phénix mi figue mi raisin. Ca ne vous aurait pas empêché de faire ce que vous avez envie de faire... - En effet... reconnut Andromède. Mais nous préférons de beaucoup avoir ta bénédiction... - Je vous souhaite d'être heureux... Et toi Hyoga ne t'avise pas de faire la moindre peine à mon petit frère surtout ! - Ne t'en fais pas ! assura le Russe. Tout le monde avait suivi l'échange avec intérêt et applaudit à la fin. Puis Milo se pencha vers Shaka. - Dis donc, tu as de l'influence sur Ikki, toi maintenant ! Il ne serait pas un peu amoureux de toi notre beau et brûlant Phénix ? Une jolie teinte rosée envahit le visage de l'Indien. - C'est vrai que nous nous entendons très bien ! reconnut il. - Mmm mmm... fit le Grec. C'est ce que je vois...
Ils traînèrent encore un bon moment et ce n'est que vers 22 heures que les chevaliers d'or se décidèrent à regagner leurs temples respectifs. Milo ne put s'empêcher de s'arrêter au temple du Verseau. - Ne m'attendez pas, je reste un petit quart d'heure et je rentre me coucher c'est promis ! leur assura t-il. Les quatre chevaliers n'insistèrent pas et le laissèrent à ses souvenirs ce dont il leur fut reconnaissant. Tous les soirs il avait besoin de ce moment d'intime solitude dans l'appartement de son amant... Il parcourut le joli temple rond en effleurant les murs et les colonnes du bout des doigts. Il y avait toujours cette impression de fraîcheur ici, comme si le cosmos du maître des lieux y était encore présent. Puis Milo entra dans l'appartement proprement dit... Il fit le tour du salon et s'attarda à frôler les nombreux livres rangés dans la bibliothèque... Il avait si souvent vu Camus les lire ! Dans un coin de la pièce il y avait une jolie harpe celtique en bois sombre et sculpté, seul souvenir des origines du Français. Le Scorpion la caressa doucement... Enfin il se rendit dans la chambre et s'allongea sur le lit... - Bonsoir mon amour... murmura t-il. Il prit un cadre qui contenait une photo les représentant tous les deux et qui était posée sur la table de chevet. Camus avait un bras passé autour des épaules de son ami et ils souriaient à l'objectif. C'est Ayor qui avait pris cette photo lorsqu'ils étaient tous revenus au Sanctuaire avec leurs armures d'or. Milo caressa d'un doigt le beau visage noble et fier du Verseau et sentit ses yeux le picoter à nouveau. - Gabriel, mon ange, tu me manques tellement ! Pourtant tu as vu, j'ai fait des efforts de sociabilité aujourd'hui et j'espère que tu es fier de moi... Cela m'a fait plaisir de les retrouver tous... Enfin... ceux qui ont survécus à cette affreuse Bataille du Sanctuaire ! Tu as vu aussi que Shun et Hyoga ont annoncé qu'ils étaient amoureux ? Qu'est-ce qu'ils mignons tous les deux ! Et en plus ils ont décidés de s'occuper de moi afin que j'arrive à surmonter mon chagrin et à reprendre goût à la vie... Ca va être difficile sans toi mon Gabriel, car j'ai l'impression d'être une coquille vide sans toi et sans ton amour... Il laissa couler les larmes qui menaçaient depuis qu'il était entré dans le temple. Au bout d'un long moment il se redressa et reposa le cadre sur la table de nuit. - Je vais rentrer chez moi et essayer de dormir comme je l'ai promis... Au revoir mon prince des neiges, mon beau magicien de l'eau et de la glace... Je t'aimerai toujours...
Il sortit de la chambre, puis du temple et eut la surprise de découvrir Shun et Hyoga qui l'attendait à l'entrée. - Que faites vous là, il est plus de minuit, vous devriez dormir ! - On voulait s'assurer que tu allais bien... répondit le Cygne. Tu nous as dit que la nuit... ce n'était pas ça... - C'est vrai, mais ça va aller, ne vous inquiétez pas ! les rassura le Grec. - Tu veux bien qu'on t'accompagne un peu ou bien tu préfères être seul ? demanda Andromède de sa voix douce. Milo sourit aux deux jeunes gens. - Allez venez, je vous offre une tisane ! Ils descendirent rapidement jusqu'à la huitième maison du Zodiaque. Les deux chevaliers de bronze s'assirent dans le canapé pendant que le Scorpion préparait la tisane dans la cuisine. - C'est toi qui lui demandes hein ? dit à voix basse Shun à son compagnon. - Tu es sûr que c'est ce que tu veux bébé ? demanda le Russe tout aussi bas. - Oui, ça lui fera du bien et... à nous aussi j'en suis certain ! Tu as vu, on n'ose même pas se déshabiller quand on est seuls tous les deux ! Ca va nous décoincer... Le Grec revint avec trois tasses fumantes posées sur un plateau qu'il posa sur la table basse. - Viens t'asseoir entre nous deux ! proposa Hyoga en se poussant un peu imité par Shun. - Pourquoi entre vous ? s'étonna Milo en obtempérant tout de même. - Parce qu'on voudrait te demander quelque chose... - Si c'est dans mes cordes, pas de problème ! - Voilà, nous voudrions, Shun et moi, que tu... euh... fasses notre éducation amoureuse... Milo faillit s'étrangler avec la gorgée de tisane qu'il s'apprêtait à avaler. - Ca va ? s'inquiéta gentiment Andromède en lui tapotant le dos. - Oui, ça va ! Quand Camus m'a demandé de faire la tienne Hyoga, il pensait que tu étais célibataire... Et maintenant vous voulez qu'on fasse ça... tous les trois ? - Pourquoi pas ? répondit Shun. Ce serait comme si tu nous donnais un cours de... karaté, par exemple ! Le Scorpion ne put s'empêcher de rire et passa un bras autour des épaules du jeune Japonais. - Ah effectivement, si tu vois l'amour comme le karaté, il est plus que temps de t'enseigner deux ou trois choses avant que Hyoga ne se retrouve au tapis ! Puis plus sérieusement : mais vous n'allez pas être jaloux si je... - Non, puisque nous sommes ici ensemble ! assura le Cygne. Et si c'était le cas... je me débrouille plutôt bien en karaté ! ajouta t-il taquin. Milo passa son autre bras autour des épaules du jeune Russe. - Et bien vous, vous m'étonnez par exemple ! Je vous pensais plus sages que ça ! - Il ne faut pas se fier à l'eau qui dort... conclut Andromède. - En effet... Je me demande ce que penserait Camus de ce que je vais faire là... fit le Grec pensif. - Parce que tu veux bien ? Merci beaucoup ! s'exclama le Cygne en lui déposant un baiser sur la joue. - Oui merci ! dit Shun à son tour en faisant la même chose de l'autre côté. - Oh de rien, il y a sûrement plus désagréable comme corvée ! s'amusa Milo. - Et pour ce qui est de ce qu'en penserait Camus... reprit Hyoga mine de rien, et si mes sources sont exactes, vous avez fait une soirée mémorable avant de vous séparer pour vos différents lieux d'entraînement... Donc je ne pense pas qu'il serait choqué... Le Scorpion bénit son hâle naturel et la semi obscurité de son temple qui dissimula un peu la légère rougeur qui monta à ses joues. - Qui est-ce qui t'a raconté ça ! s'écria t-il. - Pourquoi ce n'est pas vrai ? le taquina le Russe. - Hmmm... et bien... oui c'est vrai... Et ce qu'il y a de plus drôle dans l'histoire, c'est que Camus et moi on s'est retrouvés avec Angelo et Aphrodite qui étaient ensemble aussi à l'époque !! - Angelo ? s'étonna Shun. - Ah oui c'est vrai vous ne connaissez pas son vrai prénom... se souvint Milo. C'est le chevalier du Cancer ! C'était les plus fêtards de l'équipe et ils étaient très sympas ! On avait un peu bu et... voilà, on s'est laissés embarquer... expliqua le Grec un peu gêné. - J'ai un peu de mal à vous imaginer Camus et toi, faisant l'amour avec le chevalier du Cancer et celui du Poisson ! fit Andromède. Et c'était comment ? - Wouahou ! si vous voyez ce que je veux dire... C'était hyper sexe et je pense qu'on a du essayer une bonne partie des positions du Kama Sutra ! - Bon sang, je ne pensais pas que mon maître avait pu faire des choses pareilles ! commenta Hyoga perplexe et un peu étonné. - Il s'en ait voulu dès le lendemain ! dit le Grec avec un petit soupir de nostalgie. Angelo et Aphrodite ont du m'aider à le convaincre que ce n'était pas grave et que ça n'avait été qu'un jeu sans conséquence... Après il était le premier à en rire et à reconnaître que la soirée avait été plus qu'agréable ! On s'était dit qu'on recommencerait quand on se retrouverait et sans avoir bu cette fois, mais hélas, nos... euh... disons... partenaires avaient bien changés à leur retour et bien sûr on ne l'a pas refait ! - Allez pas trop de tristesse ce soir ! déclara Hyoga en se levant et en prenant Milo et Shun par la main pour les faire se lever aussi. - Tu as raison... Vous avez une séance de travaux pratiques qui vous attend ! approuva le chevalier d'or. Allez on se déshabille ! Ils passèrent dans la chambre et se dévêtir rapidement avant de s'installer sur le lit. Les deux jeunes chevaliers regardaient Milo, attendant qu'il dise quelque chose. - Ne me regardez pas comme ça ! J'ai vraiment l'impression d'être un prof devant ses élèves ! - Mmm, si tous les élèves avaient des profs comme toi, je suis sûr qu'ils sècheraient moins les cours ! affirma Hyoga en admirant l'anatomie parfaite du Scorpion. - Et surtout dans cette tenue ! renchérit Shun un peu rougissant mais non moins admiratif. - Et bien... merci... dit Milo. Je... enfin, cela faisait un moment qu'on ne m'avait pas regardé comme ça et j'avais presque oublié que... c'était si agréable... Mais en même temps ça me fait un drôle d'effet... c'est difficile à expliquer... - Je crois que je comprends ce que tu veux dire... dit doucement Shun. Tu penses à Camus n'est-ce pas et... tu as du mal... - Oui, c'est peut être idiot, mais c'est vrai... - Tu sais ce que nous allons faire ? intervint Hyoga. Nous allons nous coucher et... demain est un autre jour... Le Grec leur sourit avec reconnaissance puis se faufila sous les draps, imité par les deux amis. Et c'est Shun qui se retrouva au milieu... Andromède était allongé sur le dos et Hyoga se mit sur le côté, tourné vers lui, le visage niché au creux de l'épaule de son ami et une main négligemment posée sur son ventre. - Tu te rends compte mon ange que c'est la première fois que nous sommes couchés, nus, l'un contre l'autre... murmura t-il. - Oui... dit Shun sur le même ton bas, troublé de sentir cette main qui pourtant ne bougeait pas. Milo sourit en les entendant et, se tournant lui aussi vers le Japonais, il posa sa main sur celle du Cygne. Après tout quelques petits conseils... - Caresse ce joli petit ventre... murmura t-il. C'est un des endroits le plus doux du corps... Tu sens les petits frémissements qui courent sur la peau de Shun ? La respiration plus rapide d'Andromède leur confirma qu'il appréciait la caresse. Puis leurs mains toujours superposées descendirent sur les cuisses et glissèrent vers l'intérieur... Instinctivement Shun les écarta... - Et là, tu sens comme c'est doux ? C'est également très sensible et caresser cet endroit procure toujours de très agréables sensations... N'est-ce pas mon mignon petit Shun ? susurra t-il à l'oreille du jeune homme. - Oh oui ! soupira celui-ci. - Ensuite, on peut passer aux endroits plus... stratégiques... poursuivit le Scorpion. Il fit remonter la main du Russe jusqu'aux testicules de son ami. Regarde comme ces charmantes petites choses viennent se loger tout naturellement dans le creux de ta main... Presse les délicatement comme ça... - Ooooh... gémit Shun. Le Grec continua à guider les doigts du Cygne vers le sexe gonflé de son compagnon. - Prends le dans ta main et caresse le de haut en bas... Tu peux aussi tirer doucement sur la peau pour bien dégager le bout... oui, comme ça... Tu sens comme il palpite entre tes doigts ? Il est tout dur maintenant... Caresse le gland... c'est l'endroit le plus sensible ! Et puis ensuite tu reprends ton va et vient... - Oh chéri oui... gémit Shun en haletant. Vas plus vite... plus vite... - Fais comme il te dit ! conseilla Milo à Hyoga. Il lui lâcha la main et se repoussa un peu. Il va craquer ton mignon amant... Le Russe continua à caresser le membre tendu d'Andromède, qui se crispa soudain et se répandit dans la main de son ami avec un petit cri de plaisir. - J'adore te toucher mon ange ! murmura le Cygne. - Si je peux me permettre un autre petit conseil Shun, c'est de t'occuper de Hyoga maintenant parce que les caresses excitent aussi bien celui qui les reçoit que celui qui les donne ! conclut le Scorpion en souriant. - Tu me guides ? - Ce n'est pas la peine... fais lui la même chose que ce qu'il t'a fait... - Que ce que NOUS avons fait ! rectifia le Russe. - C'est TA main que Shun sentait sur sa peau... insista Milo. Je n'ai fait que te guider un peu pour cette première fois mais à présent je vous laisse faire tous seuls ! Et d'ailleurs, je vais vous laisser et je vais aller dormir dans le temple de Camus ! - Mais... commencèrent les deux jeunes gens d'une seule voix. - Non non, pas de mais ! dit le Grec en se levant et en rhabillant. Vous avez besoin d'intimité maintenant tous les deux ! Il se tourna vers eux et leur adressa un petit clin d'oeil : mais si vous avez besoin de conseils, je reste à votre disposition... A demain, et amusez-vous bien ! Il sortit rapidement et monta d'un pas vif et souple vers le temple du Verseau. A peine cinq minutes plus tard il se couchait dans le lit du Français en poussant un profond soupir. Il prit la photo sur la table de chevet et s'endormit en la serrant contre son coeur.
Milo eut l'impression de n'avoir dormit que cinq minutes, lorsqu'il se réveilla en sursaut et le coeur battant la chamade... La douce musique de Frédéric Chopin flottait dans la chambre ainsi qu'un petit courant d'air froid accompagné d'un cosmos chéri entre tous. Une douce lumière blanche apparut au pied du lit et Camus en sortit, souriant de l'ébahissement du Grec qui se redressa d'un coup. - Gabriel... mon Dieu ce n'est pas possible ! Je te vois normalement... - Bonjour mon Mimi... J'ai une petite permission de deux heures, tu me fais une petite place ? Le Scorpion se poussa, n'en revenant pas. Camus se déshabilla et se faufila dans le lit près de son ami. - On dirait que tu es... réel... balbutia Milo en effleurant d'un doigt léger le torse du Verseau. - Disons que je suis... presque là, pendant deux heures... Milo se jeta dans ses bras et ils se serrèrent l'un contre l'autre. - Je ne sais pas quel Dieu je dois remercier pour ce bonheur, mais quel qu'il soit je lui en serai éternellement reconnaissant ! assura t-il des larmes plein la voix. Ils s'allongèrent et se regardèrent intensément se dévorant littéralement des yeux, leurs mains impatientes parcourant avidement le corps de l'autre. - C'est merveilleux de pouvoir te toucher à nouveau ! reprit le Scorpion. Je veux oublier pendant ces deux heures que tu vas repartir après... Est-ce que les fantômes savent faire l'amour ? - Laisse moi te montrer... murmura Camus en venant s'agenouiller au dessus de son amant. Il se pencha pour capturer les lèvres de Milo qui s'ouvrirent aussitôt pour accueillir sa langue fraîche... En même temps son intimité vint se frotter contre le sexe gonflé du Scorpion... Celui-ci le saisit par les hanches et l'aida à s'empaler sur cette virilité dressée, leur arrachant à tous les deux un petit cri de plaisir... Milo prit dans sa main le sexe dur du Verseau et ils retrouvèrent tout naturellement le rythme et les gestes qui leur procuraient le plus de plaisir en les amenant jusqu'à la jouissance... Ils firent l'amour non stop pendant près de deux heures sans voir le temps passer, mais hélas... - Je vais devoir partir mon amour... dit Camus alors qu'ils reposaient dans les bras l'un de l'autre. - Je sais... murmura le Grec en sentant ses yeux se remplir de larmes malgré lui. - Cette petite permission ne sera pas renouvelée de sitôt et je voulais te dire que j'aimerais que tu retrouves le bonheur et l'amour mon coeur... Je sais que tu n'as pas voulu faire l'amour avec Shun et Hyoga et que tu n'as même pas touché Shun directement ! - Tu as vu tout ça ! dit Milo moitié content moitié offusqué. - Mmm mmm... Cela m'a beaucoup touché d'ailleurs ! Mais je te le redis chéri, je voudrais que tu retrouves goût à la vie et que tu mordes dedans à pleine dents comme avant ! Tu sais, les fantômes ne sont pas jaloux... rajouta t-il en déposant un petit baiser sur les lèvres de son compagnon. - Est-ce que tu vois Shura, Aphrodite, Deathmask et Saga là-haut ? demanda le Scorpion curieux. - Oui... et même... on est content d'être ensemble tu vois ! Cela fit sourire Milo. Tout en parlant ils se caressaient du regard, et des doigts d'ailleurs... - Je dois y aller... dit à nouveau le Français, car je ne voudrais pas disparaître brusquement de tes bras... - Je ne le voudrais pas non plus ! Camus posa une main sur les yeux de son amant. - Tu vas t'endormir mon amour, comme ça tu ne me verras pas partir.... Mais demain matin, tu te souviendras de cette petite portion de nuit et de tout ce que nous avons fait et dit... De plus tu ne seras pas triste car je ne le veux pas !
Le lendemain, il était plus de 10 heures lorsque Milo se réveilla frais et en pleine forme, comme ça ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Et en effet il se souvint de tout. Il sourit en s'étirant. - Tu as acquis des pouvoirs étranges mon beau Gabriel ! murmura t-il pour lui même. Il se leva, se prépara et décida de regagner son temple pour prendre le petit déjeuner avec Hyoga et Shun. F I N |