Chapitre unique |
Shun et Hyoga sortirent du palais du Pope où ils avaient leurs chambres et commencèrent à descendre les marches sous le soleil de plomb de la Grèce. - Vivement qu'on soit au Sanctuaire sous-marin, déclara le Cygne, au moins là, il fait frais ! - Oui, mais je ne sais pas si les occupations que tu vas encore avoir avec Isaak vont vraiment contribuer à te rafraîchir ! le taquina Shun. - Oh toi tu peux parler, depuis que tu sors avec le beau Sorente... - Je t'arrête tout de suite, il ne s'est encore rien passé entre nous ! - Hmmm... ça ne va sûrement pas tarder, à la manière dont il te regarde ! répliqua Hyoga en riant. Ils arrivèrent devant le temple du Verseau. - Tu crois qu'il va être d'accord ? demanda Andromède. On s'est peut-être beaucoup avancés en disant à Kanon qu'il allait nous accompagner... - On va voir... qui ne risque rien n'a rien ! Mais aussi qui aurait cru que Kanon s'intéresserait à mon maître... Les deux garçons frappèrent à la porte· le Verseau vint leur ouvrir et les accueillit avec le sourire. - Et bien vous êtes matinaux aujourd'hui les jeunes ! Entrez... - Oui... répondit le Russe. Nous partons passer quelques jours au Sanctuaire sous-marin... - Ah... c'est normal, la semaine dernière c'est Isaak qui est venu ici... remarqua le Français en ébouriffant les cheveux de son élève. Mais et toi Shun, qui vas-tu voir ? Si ce n'est pas indiscret... rajouta t-il. Le jeune Japonais rougit légèrement. - Euh... Sorente... avoua t-il. - Sorente... voyez-vous ça ! C'est vrai que vous allez très bien ensemble tous les deux... dit Camus sincère car il aimait beaucoup Shun. Shun sourit, toujours un peu intimidé par le Seigneur des glaces que pourtant il avait appris à connaître depuis la fin des guerres. - En fait, reprit Hyoga, on venait voir si tu ne voudrais pas nous accompagner... Ca te passerait le temps pendant que Milo est en Suède avec Aphrodite... - C'est que je ne les connais pas beaucoup moi les marinas ! - Il y a au moins Kanon... risqua Shun. - Et Isaak... renchérit le Cygne. Tu sais bien qu'il est toujours content de te voir ! - Et tu feras mieux connaissance avec Sorente et les autres généraux... dit encore Andromède. Et puis c'est magnifique en dessous tu vas voir ! Le Verseau réfléchit quelques instants. - Bon d'accord, je vous accompagne ! dit-il en leur souriant. - Ouais ! firent les deux jeunes chevaliers en se tapant dans la main. Camus les regarda d'un air un peu étonné par cette manifestation de joie. - Et bien je ne pensais pas que ma compagnie vous faisait autant plaisir... s'amusa t-il. - Tu sais bien que j'adore être avec toi ! assura Hyoga, ce qui d'ailleurs était la pure vérité. - Et... vous y allez les mains vides ? - Oui, on a quelques affaires là-bas... Mais tu as le temps de faire un sac... répondit le Russe. Si tu veux pendant ce temps on va aller prévenir Shion que tu viens avec nous... Camus acquiesça et les deux amis partirent en courant. - Je me demande s'ils ont parfois monté ces escaliers sans courir... dit-il pour lui-même en les suivant des yeux. Une heure plus tard, les trois chevaliers étaient sur la falaise. - Il faut plonger ? demanda Camus en regardant les vagues à leurs pieds. - Pas vraiment, Isaak et Sorente vont venir nous chercher... ils ne devraient plus tarder... répondit Hyoga. - Et d'ailleurs nous voilà ! dit soudain le Kraken en surgissant derrière eux. Bonjour mon ange... dit-il en embrassant le Cygne. Il embrassa également Shun et s'approcha de Camus : Maître, je suis heureux que vous soyez venu aussi. - Qu'est-ce que je t'ai dit la dernière fois qu'on s'est vus Isaak ? dit le Français. De ne plus m'appeler maître et de me tutoyer... Même Hyoga y arrive maintenant... - C'est parce qu'il vous voit... enfin, il te voit plus régulièrement que moi ! sourit le général. Il était accompagné d'un garçon aux cheveux couleur lilas qui lui arrivaient aux épaules et aux jolis yeux roses. - Voilà Sorente... dit Shun en s'adressant au Verseau. Mais vous avez déjà dû vous rencontrer une fois ou deux... - C'est vrai, reconnut le musicien, mais c'était lors des grandes réunions d'après guerre et on n'a pas vraiment pu faire connaissance, que ce soit avec Camus ou les autres chevaliers d'or. Ils se serrèrent la main et Sorente eut même droit à un sourire... - Bon, on y va si vous voulez... proposa Isaak. Il prit d'un côté la main de Hyoga et de l'autre celle de Camus, tandis que Sorente s'occupait de Shun. Quelques instants plus tard, ils étaient sur l'esplanade du magnifique palais sous la mer de Poséidon. Kanon vint à leur rencontre le sourire aux lèvres et les salua. - Bon, tu t'occupes de Camus hein ! déclara Isaak. Hyoga et moi on a quelque chose d'urgent à faire... Les deux garçons disparurent à l'intérieur. - Et nous on va faire un peu de musique... dit à son tour Sorente. On se revoit tout à l'heure... Ils rentrèrent aussi mais plus calmement. - Cela fait une semaine qu'ils ne se sont pas vu... s'amusa Kanon. Est-ce que je peux te faire visiter ? - Avec plaisir... répondit le Verseau. Le Dragon des mers remercia intérieurement Hyoga et Shun d'avoir réussi à convaincre Camus de venir. Bien sûr, il se doutait que ça n'allait pas être une mince affaire de tenter d'apprivoiser ce fier et distant chevalier, mais les sentiments qu'il éprouvait lui donnait des ailes et il était prêt à toutes les patiences. Ah oui, des sentiments, il y en avait ! Ca lui était tombé dessus pendant la guerre contre Hadès... C'est là qu'il l'avait un peu découvert et son coeur n'y avait pas résisté... Mais le chevalier des glaces ne se laissait pas approcher facilement et se livrait encore moins facilement et Kanon ne savait absolument pas ce que ce beau glaçon pouvait penser de lui et cela le tracassait un peu... Ils commencèrent par le palais, tout en marbre blanc, nacré et irisé comme l'intérieur d'un coquillage. Le général montra à son compagnon la chambre où il séjournerait, puis ils passèrent devant une porte d'où s'échappait une douce et belle musique. - C'est le salon de musique... précisa le Grec, tu le verras une autre fois... peut-être qu'il vaut mieux ne pas les déranger... - Ce serait dommage en effet... approuva Camus. Quelle merveilleuse mélodie ! Shun et Hyoga m'en avaient parlé mais c'est encore plus beau que je le pensais... - J'étais certain que tu aimais la musique ! dit doucement Kanon en considérant le beau visage de son voisin. Ce dernier leva un sourcil étonné en le regardant aussi. - C'est courant d'aimer la musique. Le marina se perdit un instant dans les yeux couleur de crépuscule, mais se reprit rapidement... Ce n'était pas le moment de gâcher ses chances, s'il en avait, en allant trop vite et risquer de contrarier le Verseau. - Oui c'est vrai, mais... cela te va bien... ne put-il s'empêcher de dire tout de même. Tiens, voilà une autre pièce qui va te plaire : la bibliothèque ! - Ah, je reconnais que tu as raison... répliqua le Français avec un petit sourire. J'adore les livres et la lecture est mon passe temps favori ! Il fit le tour des rayonnages de bois clair en effleurant d'un doigt les livres plutôt anciens qui s'y trouvaient. Kanon le suivait du regard, admirant ses longs cheveux bleu indigo qui lui tombaient jusqu'à la taille, ses hanches étroites, ses longues jambes finement musclées et ses fesses moulées à la perfection dans un pantalon noir en toile... Le marina secoua ses longues boucles bleues. -"Mon petit Kanon reprend-toi ! Oui je sais, tu as envie de l'embrasser, de le toucher, de lui déclarer ton amour, mais il ne faut pas... pas maintenant !" - J'aimerais bien lire quelques uns de ces livres... déclara Camus en se retournant vers lui. - Oh... je... Oui bien sûr, tu peux venir ici quand tu veux et prendre les livres qui t'intéressent... assura le général en essayant de dissimuler son trouble. Désires-tu voir un peu l'extérieur avant le déjeuner ? Le chevalier d'or acquiesça et les deux garçons ressortirent du palais. - C'est étrange de se dire qu'on est sous l'eau... dit Camus au bout d'un moment en regardant tout autour de lui. C'est un peu oppressant tout de même, tout est tellement calme et silencieux... - Et oui, c'est le monde du silence ! Si tu ne te plais pas ici, dis le moi... Julian a une villa pas loin et je suis sûr qu'elle te plairait ! Il y a aussi une superbe bibliothèque... rajouta t-il. - Je te remercie et je ne dis pas non, car je crois qu'au bout d'un jour ou deux passés ici, j'aurais envie de retrouver l'air libre ! - C'est normal, tu es plutôt habitué aux grands espaces de la Sibérie et aux landes de ta Bretagne natale... - Tu sais que je suis né en Bretagne ? s'étonna Camus. - Oui, je sais plein de choses sur toi... "Mince, j'aurais pas du dire ça !" pensa t-il aussitôt. - Et pourquoi cet intérêt ? demanda le Verseau en fronçant les sourcils. J'ai horreur qu'on fouille dans ma vie personnelle ! - Et bien, en fait... je me suis renseigné sur tous les chevaliers tu sais... J'ai envie de tous bien vous connaître, maintenant que nous sommes en paix et... amis... Enfin je l'espère. J'en suis sûr pour certains mais pour d'autres c'est plus difficile... - Pour moi par exemple ? - Oui je l'avoue... reconnut le marina. Tu restes mystérieux pour moi et j'ai l'impression que c'est toi que je connais le moins, malgré mon désir du contraire... Kanon avait dit cela volontairement pour voir comment allait réagir le Verseau. Celui-ci s'adossa au pilier près duquel ils s'étaient arrêtés. - Que veux-tu dire par là ? Il ne semblait pas fâché mais seulement intrigué. - Rien... Juste que... Il hésita et plongea ses yeux bleu-vert dans le regard de nuit. J'aimerais bien être... ton ami... Camus ne dit rien tout d'abord, se contentant de regarder les jolis yeux couleur d'océan, le visage fin encadré par la cascade de cheveux ondulant comme des vagues... Il s'empêcha de laisser ses yeux descendre plus bas... - Je n'ai jamais dit que je ne voulais pas être ton ami... murmura t-il avec un léger sourire que le général jugea irrésistible. - Non tu ne l'as jamais dit, mais tu n'as jamais essayé de faire un pas vers moi non plus... regretta le Grec. - Si tu t'es renseigné sur moi, tu devrais savoir que ce n'est pas une chose que je fais souvent ! - Oui... mais tu aurais pu faire une exception... Camus ne put retenir un petit rire mais ne dit rien. Le général se demanda si il se fichait de lui mais n'insista pas non plus en se disant que peut-être il avait été trop loin et qu'il valait mieux arrêter là cette conversation pour le moment. D'un commun accord, ils reprirent le chemin du palais où ils retrouvèrent Shun, Hyoga, Sorente et Isaak pour le déjeuner. - Julian a appelé pour dire qu'il restait deux jours de plus à Asgard avec Bian et Io, dit le musicien. - Tiens, c'est bizarre ! railla Kanon, lui qui n'aime pas le froid, je me demande bien qui a pu réussi à le convaincre... Ainsi que Bian et Scylla d'ailleurs... - C'est très stimulant le froid tu sais ! plaça finement Isaak. - Le feu sous la glace, tu connais ? demanda tout aussi finement Sorente en lui donnant une tape amicale sur l'épaule. - Arrête ! lui dit tout bas le Dragon des Mers. Le feu sous la glace je ne connais pas encore, mais j'espère bien qu'un jour... Il se tut en voyant Camus arriver près d'eux accompagné de Hyoga. Ils s'installèrent à table et discutèrent de choses et d'autres tout en mangeant. - Qu'est-ce que vous faites cet après-midi les jeunes ? s'informa Kanon alors qu'ils en étaient au café. - On avait envie de remonter pour aller à la plage, répondit Isaak. Vous voulez venir avec nous ? - Vas-y toi... dit Camus au Grec, moi j'ai très envie d'explorer la bibliothèque de Julian, puisque j'ai la permission... - Bof tu sais, moi la plage... Je vais réfléchir... Lorsqu'ils eurent terminé, le Français se rendit à la bibliothèque comme il l'avait dit, tandis que Shun, Sorente, Isaak et Hyoga se préparaient à partir pour la surface. - Tu es sûr que tu ne veux pas venir avec nous ? demanda une dernière fois Sorente. Ce n'est pas terrible de rester enfermé par ce beau soleil ! - Et quand Camus est plongé dans les bouquins... poursuivit Hyoga. Ca m'étonnerait qu'il te fasse beaucoup la conversation... - Et bien, je ferai semblant de lire et je le regarderai... Je pourrais le faire pendant des heures sans me lasser ! répondit Kanon rêveur. - L'amore è l'amore, comme dirait Angelo ! conclut Shun en riant. - Tu accepterais de me donner des cours particuliers d'Italien ? lui demanda Sorente charmeur. - Je n'en connais pas suffisamment... dit Andromède en rougissant légèrement. - Apprend-moi ce que tu sais et moi en échange je t'enseignerai d'autres choses... proposa le musicien en prenant une boucle verte entre ses doigts. - Bon, ce n'est pas la peine de vous dire de bien vous amuser on dirait... remarqua le Dragon des Mers moqueur. Les quatre amis se téléportèrent à la surface, tandis que Kanon prenait le chemin de la bibliothèque. -"Bon, surtout du calme, pas de pensées mal placées et un peu de concentration..." se dit-il en lui-même en ouvrant la porte le plus doucement possible. Le Français était assis dans un des fauteuils de cuir qui garnissait la pièce, un gros volume posé sur les genoux et la tête appuyée sur une de ses mains. Il leva ses yeux de nuit vers Kanon. - Tu n'es pas allé à la plage finalement... constata t-il. - Non, je préfère te tenir compagnie si ça ne t'embête pas... - La bibliothèque est à tout le monde... - Je serai très discret et je ne ferai pas de bruit ! dit le Grec en prenant un livre sur une étagère et en s'installant dans le fauteuil juste en face. - Fais comme tu veux... répliqua le chevalier en dissimulant un petit sourire. Et il se replongea dans son livre. Le général ouvrit le livre qu'il avait pris complètement au hasard : "Tout ce que vous vouliez savoir sur les Sept Merveilles du Monde"... Il sourit. -"Moi je l'ai ma merveille..."Ses yeux aux reflets changeants comme l'océan glissèrent sur la silhouette élégante en face de lui. "Camus mon prince des neiges (nda : coucou Kats...) si tu pouvais m'accorder au moins un dixième de l'attention que tu accordes à ce livre !" Son esprit vagabonda pendant près d'une heure et sans qu'il eut tourné une page. - Ta lecture n'a pas l'air passionnante... remarqua soudain la voix un peu moqueuse du Verseau. - Euh... si... enfin non, je pensais à autre chose... - Je vois ça... Il ne dit rien de plus et se replongea à nouveau dans son livre qui, lui par contre, semblait très intéressant. Kanon lui, se replongea dans ses pensées toutes orientées vers celui qui occupait son esprit. Son regard glissait très souvent et subrepticement sur lui... Quel joli petit nez fin et droit, quelle jolie bouche aux lèvres délicatement ourlées et dont il brûlait d'envie de connaître la douceur... Sa peau avait l'air si douce, si satinée et était restée plutôt claire malgré ses longs séjours en Sibérie, contrairement à Hyoga qui avait acquis un très joli hâle. Le regard bleu-vert s'attarda sur les doigts longs et fins et il ne put s'empêcher de penser à l'effet que ça lui ferait de les sentir sur sa peau nue... - Kanon, tu m'entends ? Le marina sursauta à la voix de Camus qui semblait insister. - Oui... tu me disais quelque chose ? - Je te proposais d'aller boire un café... répéta le Français en se levant. Puis il rajouta en souriant : tu as assez souffert pour aujourd'hui ! - Mais, non pas du tout ! Mais je suis d'accord pour le café... Ils se rendirent à la cuisine et le Grec laissa son compagnon préparer le café "à la française" ce qui, dit-il, est de loin la meilleure, à part peut-être la façon brésilienne. Camus s'amusa de la remarque et Kanon ne se sentit plus de joie d'avoir réussi à amuser le si sérieux Verseau. - Et si je t'invitais au restaurant ce soir ? proposa le marina. Est-ce que tu accepterais ? - Pourquoi pas ? J'accepte d'aller au restaurant avec toi, mais pas que tu m'invites... - Mais pourquoi ? Il n'y a rien de mal à cela puisque c'est moi qui ai eu l'idée, c'est normal ! - Je ne trouve pas et je tiens à partager les frais avec toi ! répliqua Camus très sérieusement. - Bon d'accord ! approuva Kanon en se disant que puisqu'il acceptait l'invitation, mieux valait faire comme il voulait. Ils discutèrent encore un moment et vers 18 heures décidèrent d'aller se doucher et se changer pour leur sortie en ville. - On se retrouve dans une heure ? proposa le général. Une fois dans sa chambre, Camus se déshabilla et alla se prendre une bonne douche fraîche comme il les aimait. Il laissa l'eau ruisseler un long moment sur son corps tandis que ses pensées se tournaient vers Kanon... Il le connaissait sans vraiment le connaître... Ils étaient morts tous les deux devant le Mur des Lamentations, ça créait des liens bien sûr mais ils n'avaient jamais vraiment parlé ni fait réellement connaissance. Il avait bien l'impression de lui plaire et cela lui faisait un drôle d'effet, pas désagréable d'ailleurs... Camus était un solitaire et le reconnaissait volontiers. Il n'était pas novice en amour puisque Milo et lui avaient été amants avant les guerres... Et puis leurs chemins amoureux c'étaient séparés lorsqu'ils furent ressuscités mais une grande tendresse et une amitié indéfectible les unissaient toujours. Milo avait retrouvé l'amour auprès d'Aphrodite mais le Verseau lui était resté seul, un peu replié sur lui-même, pour se protéger sûrement affirmait le Scorpion qui le connaissait bien. Il sortit de sous la douche, s'essuya et regagna sa chambre. Il ouvrit son sac de voyage et sortit des vêtements propres : un pantalon noir d'une coupe impeccable et une chemise bleu lavande. Il lissa ses longs cheveux devant le miroir et eut un petit sourire pour son reflet... Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas habillé pour une sortie au restaurant avec un garçon... Puis il haussa les épaules, ce n'était pas un rendez-vous, ils allaient juste dîner en ville ! Il se vaporisa un peu de parfum "Eau de Rochas pour Homme"... et se demanda s'il avait envie de séduire le beau marina... "on verra..." pensa t-il. Lorsqu'il fut prêt il redescendit et trouva Kanon dans le hall. - Tu n'attends pas depuis trop longtemps j'espère... - Non, je viens d'arriver ! Le regard bleu-vert du général parcourut la silhouette élégante... son rythme cardiaque s'accéléra et un frisson courut dans son dos... -"Seigneur, quelle beauté ! Quelle élégance discrète mais indiscutable !" Kanon lui, avait revêtu un pantalon couleur sable avec une chemise blanche qui faisait ressortir le léger hâle de sa peau et le Français apprécia le tableau en connaisseur. -"Finalement, pourquoi pas ?" pensa le seigneur des glaces. Kanon laissa un mot sur une table de l'entrée à l'intention de leurs amis qui n'étaient pas encore revenus de la plage. - Tu es prêt à remonter ? dit-il en tendant la main au Verseau. - Oui... répondit celui-ci en mettant une main dans la sienne. - Tu veux que nous allions dîner au Pirée ? Je connais un très bon restaurant avec une très jolie vue sur la mer... Camus approuva de la tête et ils se téléportèrent directement sur le port dans un endroit discret pour ne pas effrayer les promeneurs. Ils marchèrent un peu sur le port pour arriver enfin au restaurant où ils obtinrent sans problème une table pour deux sur la terrasse qui surplombait la mer Egée. - Une Vodka avec de la glace ? proposa Kanon en consultant la carte des apéritifs. - Bien vu ! Mais c'est vrai que tu connais plein de choses sur moi... Le général commanda la Vodka et un Ouzo pour lui. - Je suis certain que je ne connais pas les plus intéressantes ! dit-il en souriant à son vis-à-vis. - Oh tu sais, il n'y a rien de passionnant à savoir... Le déroulement de ma vie ressemble à celui des autres chevaliers ! Kanon fut sur le point de lui dire : "mais avant d'arriver au Sanctuaire ?" puis il se dit que peut-être ce n'était pas des bons souvenirs, comme pour la plupart d'entre eux et il préféra s'abstenir. Le Verseau avait l'air détendu et content d'être là, ce n'était donc pas le moment de tout gâcher. - Parle-moi de la Bretagne... Je ne connais de la France que la Côte d'Azur puisque Julian y va parfois... - Ah là, tu touches un point sensible ! répondit le Français. Je ne suis pas très bavard mais je pourrais parler de ma région pendant des heures ! - Alors vas-y... Ce que fit Camus sans se faire prier... Et le Dragon des Mers l'écouta sans l'interrompre... La musique de cette voix qui racontait la Bretagne en Grec avec un charmant accent français, le transportait littéralement de bonheur ! Et en plus il racontait très bien, avec amour, avec son coeur et le Grec avait l'impression de voir les beaux paysages de ses propres yeux. Le chevalier du Verseau était un être passionné lorsqu'il parlait de ce qu'il aimait ! Lorsqu'il eut terminé il regarda son compagnon d'un air légèrement amusé. - Cela te passionne à ce point là ? - Oui, j'adore t'écouter... Et tu parles si bien de ton pays qu'on croirait se promener sur ses côtes sauvages, dans ses forêts mystérieuses... Est-ce que tu connais des légendes ? - Oui, quelques-unes... Si tu veux je te les raconterai pour t'endormir... Kanon, qui ne perdait pourtant pas facilement contenance, ne sut que répondre dans l'immédiat mais son coeur s'emballa... Peut-être que le chevalier d'or avait dit ça comme ça, sans penser plus loin, mais... il l'avait dit et le général en resta frémissant un bon moment après. Ils dînèrent d'un plateau de fruits de mer suivit d'un délicieux gratin de crabe, le tout arrosé d'un délicieux vin blanc grec que le Français apprécia en connaisseur. A la fin du repas, lorsqu'on leur apporta la note, Kanon sortit sa carte bleue et la posa sur la soucoupe. - Laisse-moi t'inviter, s'il te plait· - Le partage de la note était la condition pour que j'accepte ce dîner au restaurant, souviens toi· dit le Verseau en sortant son portefeuille. - D'accord ! soupira le général. Et chacun posa quelques billets sur la table pour payer le repas. Puis comme le patron connaissait Kanon, il leur offrit les digestifs. Camus avait les mains posées sur le pied de son verre et jouait avec d'un air distrait et pensif. Le Grec posa une main sur les siennes. - Camus, pourquoi gardes tu tes distances comme ça avec moi ? Est-ce que tu te méfies de moi ? Ou bien tu aimes déjà quelqu'un ? Ou bien tu as eu un chagrin d'amour ? Le Français regarda quelques instants la main du général posée sur les siennes. Elle était douce, chaude et· réconfortante· - Non, rien de tout ça· Puis il retira ses mains : on rentre maintenant ? - Oui, allons-y· Ils retournèrent sans parler à l'endroit où ils s'étaient téléportés à l'arrivée. - Tu as dit que Julian avait une villa par ici et qu'on pourrait y aller· dit enfin le chevalier d'or. - En effet· Tu préfères qu'on y aille, plutôt qu'au Palais ? - Si ça ne t'embête pas, oui, j'aimerais mieux. Le général de Poséidon prit le bras de son compagnon et quelques secondes après ils se retrouvaient devant la porte d'une jolie maison blanche. Kanon alla récupéré la clé dans une pierre creuse de la terrasse et ouvrit la porte. - C'est ici que j'amène toutes mes conquêtes ! déclara t-il sur le ton de la plaisanterie en l'invitant à entrer. - Alors cet endroit doit être très fréquenté ! répliqua le Verseau sur le même ton. - Tu ne peux pas savoir à quel point ! Bon, je t'offre un dernier verre ? Il ouvrit la porte du salon et se dirigea vers le mini bar, suivit de Camus qui s'assit devant, sur un haut tabouret. - Une bière si il y en a, s'il te plait. Le marina ouvrit le frigo et en sortit deux bières qu'il posa sur le petit comptoir de bois avec deux verres. Puis il s'accouda et regarda son compagnon avec douceur. - Je suis désolé pour la question que je t'ai posée tout à l'heure· J'espère que tu ne m'en veux pas. - Non, bien sûr que non ! Pourtant tu as raison sur un point : je garde mes distances· Enfin j'essaye, car je dois bien reconnaître que j'ai de plus en plus de mal avec toi· je ne sais pas pourquoi· - Peut-être parce que je te plais un peu· suggéra le Grec en s'efforçant de ne pas sauter au plafond de joie à cette affirmation du chevalier. Les yeux bleu nuit fixèrent les yeux bleu vert. - Peut-être· Il se pencha par-dessus le bar qui n'était pas très large : Je ne sais pas si tu as raison de rechercher une aventure avec moi· il paraît que je ne suis pas facile à vivre et que je suis plutôt maniaque· Kanon avait l'impression que son cþur allait exploser dans sa poitrine· Son amour était si proche de lui qu'il pouvait sentir son souffle léger sur son visage et s'enivrer de son parfum. - Je prends le risque ! De toute façon moi non plus je ne suis pas un cadeau à ce qu'il paraît, et en plus je suis bordélique ! Ah oui, une petite précision : je ne recherche pas une aventure avec toi· je suis amoureux de toi mon petit flocon de neige· Une petite lueur brilla dans le regard couleur de crépuscule, puis les lèvres qu'il voulait tant goûter se posèrent fermement sur les siennes· Kanon contourna vivement le petit comptoir pour rejoindre le Verseau. Puis ils s'enlacèrent et recommencèrent à s'embrasser· La langue du chevalier des glaces était fraîche et le Dragon des Mers était au septième ciel de pouvoir la caresser avec la sienne, tandis qu'il serrait contre lui le corps souple, convoité depuis longtemps. Puis Camus se recula doucement. - On ferait mieux d'aller dormir maintenant· - Mais· commença le marina qui sentait son sang bouillonner dans ses veines (et pas que là·) - A demain ! reprit le Français. Je prends n'importe quelle chambre ? - Euh· oui· tu peux prendre celle que tu veux· répondit machinalement le général en suivant des yeux l'élégante silhouette qui montait les escaliers. Il resta un peu dans les nuages, repensant à ce qui venait de se passer. Puis soudain il se rua hors du salon et grimpa quatre à quatre les marches qui menaient à l'étage. Son cosmos lui indiqua la chambre où était le chevalier d'or et il ouvrit la porte sans frapper. - J'ai dit que j'étais amoureux de toi mais ce n'est pas une raison pour· Il s'interrompit et crut bien défaillir devant le spectacle qui s'offrait à lui. Camus était allongé sur le lit, uniquement vêtu de ses longs cheveux bleu indigo et le regardait d'un air amusé. - Ah, enfin tu te décides à être toi-même ! - Comment cela ? demanda Kanon en laissant glisser son regard sur la nudité du garçon qu'il aimait. - Et bien· depuis que je suis là, tu fais des choses que tu n'aimes pas, comme la bibliothèque, tu dis oui à tout ce que je demande· C'est pour me faire plaisir je sais, et je t'en remercie, mais· j'avais dans mes souvenirs un Kanon plus expansif, plus remuant, plus fonceur· et j'aime ce genre de garçon· expliqua le Français qui sentait une douce chaleur envahir son bas-ventre sous le regard caressant qui ne le quittait pas. - Vraiment ? Tu ne te serais pas fâché si je t'avais fait la conversation au lieu de faire semblant de lire ? Tu aurais cédé si j'avais insisté pour régler la note au restaurant ? demanda doucement le Grec en venant près du lit. Camus ne pu retenir un petit rire. - Pour la note j'aurais cédé par contre pour la bibliothèque j'aurais peut-être râlé ! Est-ce que tu vas rester debout ou est-ce que tu vas venir me rejoindre ? Kano retira vite fait ses vêtements et sauta carrément dans le lit. - N'aie crainte mon petit flocon de neige, j'ai bien l'intention de profiter de· tout ce que tu m'offres· Leurs lèvres se retrouvèrent pour une nouvelle rencontre beaucoup plus intime, tandis que leurs mains impatientes partaient à la découverte de leurs corps enfiévrés. - Il faudra que je pense à remercier Shun et Hyoga· murmura la marina en lâchant pour quelques instants la bouche de son compagnon. - J'étais sûr qu'ils étaient dans le coup ces deux petits filous ! Ils avaient l'air trop contents que je les accompagne ! - Oui, j'avoue· C'est moi qui leur avais demandé d'essayer de t'amener au Sanctuaire sous marin· reconnut Kanon. Je ne savais pas comment t'inviter et la relation de Hyoga avec Isaak et le début de celle entre Shun et Sorrente m'ont fourni une bonne occasion ! - Je ne regrette pas du tout d'être venu· assura le Verseau en venant recouvrir de son corps celui du général. Il commença à picorer de petits baisers le visage et le cou de Kanon qui se laissait faire bien volontiers, tandis que sa main glissait sur son flan. - Je ne te pensais pas si démonstratif en amour· murmura le marina. Dis-moi ce que tu préfères, dominer ou être dominé ? - J'aime les deux· chacun son tour c'est bien non ? - Je suis d'accord ! Disant cela, il le fit basculer pour se retrouver à son tour au dessus : j'ai souvent rêvé de me retrouver dans cette position avec toi· - Soit, je te laisse mener la danse pour cette fois, mais à la prochaine tu devras te soumettre ! Plaisanta le Français. - Je serai ton esclave autant que tu le veux· mais en attendant, retourne-toi ma beauté· Ce que fit Camus sans plus se faire prier. Il se mit à quatre pattes et cambra les reins. - Superbe ! Murmura le général agenouillé derrière lui. Ses mains caressèrent les fesses fermes et douces, en épousant les formes avec délectation plusieurs fois de suite. Puis avec ses pouces, il les écarta pour découvrir l'objet de son désir : la jolie petite fleur rosé qui s'offrait à lui. Il se pencha et la lécha lentement et longuement, faisant gémir son amant. Puis il enfonça sa langue dans la petite entrée afin de la rendre glissante pour le recevoir. Camus regarda par-dessus son épaule et ne vit qu'une masse de cheveux bleus au niveau de ses fesses. - Tu es doué mon joli Dragon ! C'est merveilleusement bon ce que tu me fais là· haleta t-il. Kanon se redressa et lui fit un petit clin d'þil coquin. Puis son sexe vint se presser contre l'intimité mouillée du chevalier. - Tu es très excitant dans cette position mon petit flocon de neige ! Son membre dur et gonflé s'enfonça dans l'étroit fourreau de chair, les faisant gémir de plaisir tous les deux. Il commença par bouger lentement afin de ne pas blesser le Verseau, mais son excitation reprit vite le dessus et ses mouvements s'amplifièrent· Il ne lui fallut pas très longtemps pour atteindre la jouissance dans un cri de pur plaisir. Lorsque que Camus le sentit se retirer de son anus, il se redressa, le fit s'allonger à son tour et lui releva les cuisses. Les yeux de Kanon se posèrent avec intérêt sur l'érection très conséquente de son amant et il sourit. - Viens vite ma beauté, je sens que ça va être absolument divin ! Le Français frotta un instant le bout de son sexe sur la petite entrée frémissante et s'y enfonça doucement avec un petit gémissement continu, comme un ronronnement. Le général noua ses jambes autour des hanches étroites pour accentuer encore le contact· Leurs mains se joignirent et leurs doigts s'entrecroisèrent· Leurs bassins ondulèrent ensemble et il ne fallut que quelques instants à Camus pour se libérer en jets puissants dans la moiteur douce qui l'enserrait. Puis ils se serrèrent l'un contre l'autre, haletants et comblés tous les deux. - Quelle bonheur que de faire l'amour avec toi mon ange ! soupira le Grec en caressant la peau douce de son ami. - Je te retourne le compliment ! dit tendrement le chevalier d'or. Je crois qu'on s'accorde plutôt bien tous les deux· - Je pense aussi· Mais tu caches bien ton jeu toi ! Tu es très brûlant en amour, et plutôt actif· - C'est ce que tu aimes non ? - Oui· Mais de toute façon je t'aime, je te l'ai dit ! Et je t'aimerai quoiqu'il en soit· avoua Kanon en le câlinant à nouveau. Puis retrouvant un ton plus léger : mais je suis heureux que tu sois comme tu viens de me le montrer· Tu me corresponds tout à fait et on va parfaitement se compléter nous deux ! Camus baissa les yeux un instant, retrouvant un peu de sa réserve, puis plongea son regard bleu saphir dans celui de son amant. - Ce ne sont pas des mots que j'ai dit souvent, mais là· je crois que je vais te les dire : tu me plais beaucoup et je· - Je suis sûr que ce n'est que ce ne sera que la deuxième fois que tu dis ces mots· l'interrompit le marina et posant un doigt sur ses lèvres. - En effet· reconnut le Verseau. - Alors ne te presse pas pour les dire, il faut être totalement prêt pour dire ces mots· je saurai attendre· C'est déjà merveilleux que nous soyons là ensemble· - Oui· ton plan a marché et tu m'as séduit sans difficulté· Une frénésie de caresses et de baisers les reprit et les tint éveillés une bonne partie de la nuit. Le lendemain matin vers 9 heures. - Tiens, qu'est-ce que je disais, la clé n'est pas à sa place, c'est donc qu'ils sont ici ! assura Isaak. Il ouvrit la porte qui céda sous sa poussée et il entra dans la villa suivit de Hyoga, Shun et Sorente. - Bah, le petit déjeuner n'est même pas prêt ! plaisanta le jeune musicien en ressortant du salon où il avait été jeter un coup d'þil. - Ils ne sont pas levés alors· suggéra Hyoga en regardant vers l'étage. - Mmmm, pas si difficile que ça à apprivoiser le beau Camus· remarqua Sorente un brin moqueur. Il va falloir redescendre sur terre vous deux· Isaak haussa les épaules. - Allez, on monte, il faut que je sache· Il grimpa rapidement et silencieusement, imité par les trois autres et ils s'arrêtèrent devant une porte. - Ils sont dans la même chambre· commenta Shun. - Chut ! fit le Kraken en ouvrant la porte. Il faisait jour dans la pièce et ils virent tout de suite la mêlée de cheveux bleu océan et bleu indigo sur les oreillers blancs. Les corps nus étaient enlacés et juste recouverts d'un drap fin jusqu'aux hanches· les deux garçons dormaient encore. Hyoga et Isaak s'arrêtèrent près du lit tandis que leurs regards parcouraient les courbes du corps de leur maître. Ils avaient beau avoir été ses élèves, ils n'avaient pas eu souvent l'occasion de le voir dans son intimité· surtout depuis qu'ils étaient en âge d'apprécier· Kanon, sentant une présence, se réveilla en sursaut. - Qu'est-ce que vous foutez là tous les quatre ? Sorente contourna le lit et vint s'asseoir sur le bord près de lui. - Et bien· quand nous sommes rentrés de la plage assez tard hier soir, on a trouvé votre petit mot et puis ce matin en voyant que vous n'étiez toujours pas rentrés on s'est un peu inquiétés et on a décidé de voir où vous étiez ! Isaak a tout de suite pensé à venir voir ici· expliqua t-il à mi-voix. - Oh je vois, c'est ici que tu amènes tes conquêtes toi aussi ! s'amusa Kanon avec un clin d'þil vers le finlandais. Enfin, Hyoga je veux dire· Tout en parlant il avait remonté un peu le drap sur le dos de Camus toujours contre lui. Celui-ci avait bougé, sans doute gêné dans son sommeil par les murmures et il finit par se réveiller lui aussi. Il considéra les quatre autres garçons d'un air un peu étonné mais sans rien perdre de son légendaire contrôle. - Vous êtes un peu tôt, le petit déjeuner n'est pas prêt· dit-il avec un léger sourire. Sorente avait suivi le geste du Grec lorsqu'il avait remonté le drap sur le dos de son amant. - Mmmm, je vois, tu ne veux pas partager ! Pourtant tu as vu ces deux là ? dit-il en désignant Hyoga et Isaak qui, décidément, avaient du mal à se remettre du spectacle. Le Dragon des Mers éclata de rire. - Oui justement, j'ai remarqué, et c'est pour ça que je cache un peu ! Le Français jeta un regard amusé à ses deux anciens élèves qui ne purent s'empêcher de rougir. - Excuse-nous· dit le Cygne en se reprenant le premier, mais tu vois· on n'a pas l'habitude de te voir· comme ça et· enfin ça semble idiot mais· s'embrouilla t-il. Camus se redressa et s'assit dans le lit, adossé aux oreillers et recouvert jusqu'à la taille par le drap. Ses yeux de nuit se posèrent sur les deux garçons. - Mais qu'est-ce qui vous surprend ? Vous avez 18 ans, vous êtes ensemble et amoureux, donc vous savez ce que c'est ! - Oui bien sûr· répondit Isaak, c'est pas ça· - C'est quoi alors ? Shun, qui n'avait rien dit jusqu'ici, vint s'asseoir aussi sur le bord du lit et regarda Camus et ses deux disciples. - Oh la la, les chevaliers des glaces, ça ne le fait pas quelque fois hein ! Tous les yeux se tournèrent vers lui. Ben oui· vous avez vu tous les deux comment vous êtes avec votre ancien maître ? Parfois on dirait que vous avez encore dix ans ! Surtout toi Isaak· mais c'est vrai que tu le vois moins souvent que Hyoga. Vous pensez qu'il est toujours en armure ou quoi ? Et dire que c'est moi qui passe pour être naïf ! Puis se tournant vers le Français : et toi Camus, tu ne te rends pas compte à quel point tu les troubles tous les deux ? Déjà quand tu es habillé· alors là, tu penses bien· - Mais ce n'est pas mon but ! se défendit le Verseau. Je ne veux pas les intimider et encore moins les troubler· Puis se tournant vers Hyoga et Isaak : c'est vrai tout ça ? Les deux garçons échangèrent un regard complice, mi gêné, mi amusé. - Euh· oui· Shun a raison· reconnut Hyoga. Mais ce n'est pas de ta faute, c'est· c'est comme ça· - C'est vrai ! renchérit le Kraken, c'est comme ça, tu n'y peux rien ! Quand je pense que je ne te tutoie que depuis hier et· parce que tu me l'as demandé ! - Moi je crois que j'ai la solution· intervint Kanon qui avait écouté sans rien dire ces échanges. Il entoura d'un bras les épaules de Camus et de son autre main fit descendre le drap qui le recouvrait. Laisse-les te regarder et te toucher· assouvir leur fantasme· et après je suis sûr que ça ira mieux ! Le Français frissonna en sentant la main du général passer sur son sexe pour en retirer le tissu et une chaleur intense l'envahit sous tous les yeux posés sur lui. - Je ne sais pas si· commença t-il. - Mais si, tu vas voir, il a raison ! déclara Sorente en se relevant. Shun et moi on va vous laisser· Ce n'est pas que le spectacle nous aurait déplu mais bon· rajouta t-il coquin. Andromède se leva également et rejoignit son ami musicien. - On va préparer le petit dej· précisa t-il en faisant un clin d'þil à Hyoga et Isaak en passant près d'eux. - Attendez, je vous accompagne ! dit soudain Kanon après avoir déposé un baiser sur les lèvres de son amant qui, pour une fois, semblait encore hésitant. Il se leva à son tour et s'habilla rapidement. Bon attention vous deux· je vous le prête pour vous aider à régler ce problème, mais il ne faudra pas y revenir ensuite ! - Reste si tu veux· proposa le Cygne.. Le marina caressa d'un doigt la joue veloutée. - Comme l'a dit Sorente, ça ne m'aurait pas déplu mais· je pense qu'il vaut mieux que vous soyez seuls tous les trois· Sur ce, il sortit en refermant la porte derrière lui. Hyoga contourna le lit et vint s'asseoir près du Verseau, tandis que le Finlandais s'asseyait de l'autre côté. Camus les regarda chacun leur tour, ne sachant pas trop s'il devait prendre les devants ou bien les laisser faire à leur guise. Sa maîtrise de lui-même en prenait un sérieux coup ! - Tu sais· dit enfin le Cygne, on n'est pas obligés de· enfin je veux dire que le principal pour Isaak et moi c'est· d'être toujours en contact avec toi· enfin· - Il veut dire que nous soyons toujours amis· crut bon de préciser le Kraken. - Mais c'est le cas ! assura le chevalier d'or. Puis après un petit silence : bon aller les garçons, je vous avoue que moi aussi j'ai parfois pensé à· avoir une relation avec l'un ou l'autre et même· les deux en même temps· Vous voyez, je ne suis pas différent des autres hommes ! - Tu dis ça pour nous faire plaisir ? murmura le Russe en enroulant une longue mèche bleu sombre autour de son index. - Déshabillez vous et vous verrez· Ce que firent les deux jeunes gens immédiatement. Puis sans attendre davantage et après avoir échangé un petit clin d'þil qui fit sourire le Français, ils se penchèrent sur leur maître chacun d'un côté. Ils commencèrent à parcourir son torse de petits baisers, puis capturèrent les mamelons qu'ils suçotèrent un long moment. Ils descendirent sur le ventre plat puis sur les cuisses fermes· Camus les écarta afin que les langues agiles de ses anciens élèves puissent en atteindre l'intérieur où la peau est si sensible· Un faible gémissement lui échappa, suivit quelques secondes plus tard d'un autre plus prononcé lorsqu'il sentit des lèvres fraîches se poser sur son sexe tendu et une langue toute aussi fraîche lécher son intimité. - Oh oui, n'arrêtez pas· gémit-il. Il n'ouvrit pas les yeux pour voir qui faisait quoi, préférant se laisser emporter par les sensations excitantes que lui prodiguaient les deux garçons. Enfin un peu plus tard et au même instant, un sexe dur le pénétra en douceur tandis qu'une bouche avide se refermait autour de son propre membre. S'en fut trop pour le self-contrôle du Verseau qui ne pu retenir un petit cri de plaisir, bientôt suivit d'un autre lorsque l'orgasme libérateur l'envahit sous ce double attouchement et qu'il se libéra entre les lèvres expertes qui l'enserraient. Un autre cri répondit au sien et c'est là qu'il devina que c'était Hyoga qui était en lui· Enfin ils s'écroulèrent sur le lit haletants après cette expérience inattendue et enivrante Pendant ce temps en bas, Kanon, Sorente et Shun avaient préparé le petit déjeuner et avaient même commencé à manger. Le Dragon des Mers buvait son café mais n'avait rien mangé ce qui, vu son appétit habituel, attira l'attention de ses deux amis. - Tu n'es pas inquiet quand même ? demanda Sorente mi-figue mi-raisin. - Non pas inquiet· je suis jaloux ! - Mais c'est toi qui as proposé· remarqua Shun. Kanon soupira. - Oui je sais· et je vais vous dire pourquoi. C'est que moi aussi j'ai connu cette obsession de penser à quelqu'un que je croyais inaccessible· - Et qui t'obsédait comme ça ? s'informa le musicien intéressé. - Et bien· c'est Saga· avoua le Grec en se servant un autre café. Et la seule façon d'en guérir ça a été de· faire l'amour avec lui. Il a accepté et mon fantasme a disparu. - Tu as fait l'amour avec ton frère ! s'exclama Andromède d'un air mi admiratif mi horrifié. - Et oui ! répondit Kanon amusé par sa réaction. Et je peux te dire que ça a été très chaud et très excitant· Je n'oublierai jamais cette nuit là ! Mais ça ne s'est jamais reproduit par la suite ! - Et bien, ce sera la même chose pour Hyoga et Isaak avec Camus ! le rassura Sorente. Puis il souleva le menton de Shun pour plonger ses yeux roses dans le regard émeraude : tu es bien pensif bébé· Tu te demandes ce que ça te ferait de le faire avec Ikki ? - Non pas du tout ! se défendit le jeune Japonais en rougissant, ce qui fit rire ses compagnons et lui aussi finalement. C'est à ce moment que Camus, Hyoga et Isaak firent leur entrée dans la salle à manger, fins prêts et le sourire aux lèvres. - Alors ça va vous trois ? demanda Kanon mine de rien. - Parfaitement bien ! répondit Isaak, et on te remercie· Le Verseau vint s'asseoir près de lui et se versa une tasse de café. Puis il se pencha et lui murmura à l'oreille en français : - Je t'aime Kanon· Une lueur de bonheur brilla dans les yeux couleur d'océan. - Je t'aime mon petit flocon de neige· répondit le général dans la même langue. F I N |
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